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Jan 24

La Galilée “carrefour des nations”

Située au Nord de la Terre sainte, cette région se divise en Haute et Basse Galilée. La Haute-Galilée, au sud de l’actuelle frontière libanaise se compose de plateaux montagneux dont le plus haut sommet, le Mont Méron culmine à 1200 mètres d’altitude. Ces montagnes rocailleuses ne se prêtent guère à l’agriculture

La Basse-Galilée quant à elle est une succession de vallées fertiles, dont la riche pleine de Yizréel, qui relient la côte méditerranéenne au littoral du lac de Tibériade et du Jourdain. La décomposition de la lave de volcans situés sur le Golan y a produit une terre brune particulièrement fertile.

L’expression «Galilée des Nations» utilisée par Isaïe (Is 8, 23) et reprise par Matthieu (Mt 4, 15) rappelle que des populations diverses coexistaient depuis longtemps dans cette région. À vrai dire, cette expression correspond surtout à la Basse-Galilée, qui en tant que voie de passage naturelle, était beaucoup plus peuplée et cultivée par des agriculteurs cananéens et israéliens. Beaucoup de commerçants transitaient par-là, car la Via Maris passait par la Basse-Galilée. La Via Maris ou “voie de la mer” était une route commerciale qui reliait l’Egypte à la Mésopotamie. D’Héliopolis en Egypte, elle rejoignait Gaza en passant par le Sinaï, puis longeait la côte méditerranéenne jusqu’à Dor où elle bifurquait alors vers la Galilée, passant par Megiddo, Magdala et Capharnaüm. Elle traversait alors le lac de Tibériade jusqu’à Hazor et rejoignait finalement Damas en passant par le Golan.

Galilée, vient de l’hébreu Galil et signifie “district”. L’Ancien Testament parle peu de ce “district des nations” plutôt mal vu, puisque les Israélites s’y mêlaient aux païens. La ville de Nazareth n’y est d’ailleurs jamais citée. C’est surtout dans le Nouveau Testament qu’apparaît le nom Galilée, puisque c’est la patrie de Jésus. Selon le témoignage des évangiles synoptiques, c’est là que va se dérouler l’essentiel de son ministère. Les évangiles retiennent surtout les noms de villages de pêcheurs, situés au bord du lac de Tibériade : Capharnaüm, Bethsaïde, Génésareth ou encore Magdala. La rive orientale appartenant à la Décapole (une région hellénisée située au Nord et à l’est du Lac, constituée de 10 grandes villes) et où les Juifs étaient très probablement minoritaires y est également mentionnée.

Ainsi, c’est à Gérasa (Koursi aujourd’hui) que Jésus guérit un possédé (Mc 5, 1-20). Nazareth, le lieu de son enfance, était un petit village de montagne, loin des terres fertiles de la plaine et du chef-lieu romain d’alors, appelé Sepphoris. C’est là qu’eurent lieu les scènes de l’Annonciation (Lc 1, 26-38), de l’enfance et des trente premières années de la vie de Jésus de Nazareth (Lc 2, 39-40.51-52). Seul deux autres villages sont encore identifiés : Naïm, au pied du Mont Tabor, où Jésus ressuscita le fils d’une veuve (Lc 7, 11-17) et Cana, à quelques kilomètres de Nazareth, où Jésus participa à une noce (Jn 2, 1-12) et guérit le fils d’un fonctionnaire royal (Jn 4, 46-54). L’idée de Galilée “carrefour des nations” ressort d’ailleurs bien des évangiles, puisque Jésus y rencontra de nombreux non-Juifs, tels des militaires de l’armée romaine, mais aussi des Syriens ou des Phéniciens.

Père Ludovic Nobel