CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Juin 22

Les esséniens

Après avoir traité des factions sadducéennes et pharisiennes, nous poursuivons notre étude des différents partis religieux du judaïsme en examinant cette fois-ci les esséniens.

Les esséniens se caractérisaient par un type de vie monastique. Leur nom dérive probablement de l’hébreu hassidim qui signifie pieux. C’est probablement au moment où Jonathan Maccabée se fit proclamer Grand-prêtre en 152 av. J.-C., que naquit le mouvement. Contestant la légitimité du Grand-prêtre, ces Juifs pieux se retirèrent du monde et fondèrent des communautés monastiques d’où les femmes étaient généralement exclues. Ils mettaient leurs biens en commun et menaient une vie austère, pourvoyant à leurs besoins par le travail manuel, généralement l’agriculture. Le temps qui leur restait était consacré à l’étude de la Loi, vivant dans l’attente du Jugement dernier. Ils se considéraient comme les authentiques fils de Sadok, le Grand-prêtre par excellence, dont les actuels grands-prêtres corrompus usurpaient l’héritage. Ils vivaient ainsi volontairement à l’écart du Temple, dans l’attente que Dieu vienne le purifier et y restaurer le culte véritable. Vivant dans l’ascèse, ils s’efforçaient de construire un Temple spirituel, dans lequel les sacrifices sanglants seraient remplacés par la sainteté de leur existence. Plus encore que les pharisiens, la pureté revêtait pour eux une importance primordiale. Ainsi, le simple fait d’aller à selle nécessitant une purification, ils pratiquaient le bain rituel de manière fréquente afin de combattre les souillures. Ils partageaient également avec les pharisiens la foi en la résurrection des morts et en la rétribution.

Comme dans la vie monastique, les candidats qui souhaitaient rejoindre la communauté commençaient par vivre une année de probation. Après cela, ils étaient admis aux bains de purification, puis deux ans plus tard, étaient définitivement acceptés et pouvaient alors participer aux repas sacrés pris en communauté.

Selon le philosophe juif Philon d’Alexandrie, ils ne furent jamais très nombreux. Beaucoup de savants ont identifié les esséniens à la communauté de Qumran. Le mouvement ne survécut pas à la tourmente suscitée par la Guerre Juive.

Contrairement aux autres groupements religieux, le Nouveau Testament semble ignorer l’existence des esséniens, bien que leur existence soit clairement attestée à l’époque. De nombreux commentateurs pensent d’ailleurs que l’Église primitive fut très influencée par l’organisation et le style de vie de leurs communautés.

Père Ludovic Nobel