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Société missionnaire de Bethléem
CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Nov 22
Quelle vie après la mort ? : Quand la foi ouvre notre regard au-delà du visible

Quelle vie après la mort ? : Quand la foi ouvre notre regard au-delà du visible

Il y a des questions qui traversent toutes les cultures, toutes les époques, tous les cœurs. Celle de la vie après la mort en fait partie. Elle révèle nos peurs, nos espérances, nos limites… et le désir profond d’un au-delà qui donne sens à notre ici-bas. Les lectures du jour nous invitent à dépasser nos représentations étroites et à entrer dans la confiance : Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Et si nous ne savons pas ce qui nous attend, nous savons qui nous attend.

La lecture tirée du Premier Livre des Maccabées (1 M 6,1-13) évoque la fin d’Antiochus Épiphane, l’oppresseur qui avait profané le Temple. Cet homme si puissant est finalement saisi par la maladie, la peur, l’effondrement intérieur. Il reconnaît que ses malheurs viennent en partie de l’injustice qu’il a commise contre Israël : « Je me rappelle les maux que j’ai faits à Jérusalem. »

Ce récit ne nous donne pas une doctrine sur la résurrection, mais il nous rappelle une vérité : la vie humaine ne se suffit pas à elle-même. Même les rois les plus redoutés sont confrontés à la limite. Même ceux qui pensent tout maîtriser se découvrent, au seuil de la mort, dépouillés, vulnérables, face à Dieu.

La première lecture ouvre donc une question essentielle : si tout finit, qu’est-ce qui demeure ?

Nous retrouvons Jésus face aux sadducéens (Lc 20,27-40), un groupe religieux influent qui ne croit pas à la résurrection. Leur argument repose sur une lecture hyper-littérale de la Torah, et sur un cas volontairement absurde : une femme ayant eu successivement sept maris. « À la résurrection, duquel sera-t-elle l’épouse ? »

Jésus répond avec force, mais aussi avec douceur, en les ramenant à l’essentiel :

  • La résurrection ouvre à une vie totalement autre, que nos catégories humaines ne peuvent pas saisir.
  • Dans le monde à venir, « ils ne prennent ni femme ni mari », non pas par mépris du mariage, mais parce que l’amour y sera accompli, transformé, transfiguré.
  • Ceux qui ressuscitent sont « semblables aux anges » : non pas immatériels, mais introduits dans une relation plénière à Dieu, libérés de la mort.

Puis Jésus se place sur leur propre terrain : il cite l’Exode, que les sadducéens reconnaissent. Dieu y dit : « Je suis le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. » Jésus en tire la conclusion : Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Tous vivent pour lui. Cette phrase est le cœur de toute espérance chrétienne.

Dans la spiritualité de l’Enfant de Bethléem, la question de la résurrection n’est pas d’abord philosophique : elle est relationnelle. Le Dieu qui se fait petit à Bethléem est le même qui ouvre la vie éternelle. Bethléem nous apprend que :

  • Dieu vient dans ce qui est fragile, limité, mortel.
  • Il se fait proche dans nos peurs.
  • Il naît là où tout semble fermé.

Ainsi, croire à la résurrection n’est pas s’évader du réel, mais croire que la lumière née dans la crèche ira jusqu’au bout, jusque dans nos tombeaux. La vie éternelle n’est pas une idée : elle est une présence, celle de Celui qui traverse la mort et la transforme. L’Enfant de Bethléem annonce déjà l’aube du matin de Pâques.

Les textes d’aujourd’hui nous invitent à :

  • reconnaître humblement nos limites devant le mystère de la mort
  • laisser tomber les représentations trop humaines de l’au-delà
  • nourrir notre cœur d’espérance
  • marcher avec Jésus, qui connaît le chemin
  • confier à Dieu ceux qui nous manquent
  • nous attacher non à ce que nous comprenons, mais à Celui qui nous aime

La vie éternelle n’est pas encore pour nos yeux. Mais elle est déjà pour notre cœur.

Prière du jour

Seigneur Jésus,
Toi qui es le Dieu des vivants
et qui éclaires nos nuits d’espérance,
viens ouvrir notre cœur au mystère de ta résurrection.
Lorsque nous butons sur nos limites,
lorsque la mort nous effraie,
lorsque les questions restent sans réponse,
rappelle-nous que tu nous précèdes.

Donne-nous de t’aimer dans la confiance,
de marcher à ta lumière,
et de croire que rien de ce qui est remis entre tes mains
ne se perd.
Que l’Enfant de Bethléem
fasse naître en nous la paix et l’espérance
qui ne déçoivent jamais.

Amen.


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    quelques sadducéens
– ceux qui soutiennent qu’il n’y a pas de résurrection –
s’approchèrent de Jésus
    et l’interrogèrent :
« Maître, Moïse nous a prescrit :
Si un homme a un frère
qui meurt en laissant une épouse mais pas d’enfant,
il doit épouser la veuve
pour susciter une descendance à son frère.
    Or, il y avait sept frères :
le premier se maria et mourut sans enfant ;
    de même le deuxième, puis le troisième épousèrent la veuve,
et ainsi tous les sept :
ils moururent sans laisser d’enfants.
    Finalement la femme mourut aussi.
    Eh bien, à la résurrection,
cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse,
puisque les sept l’ont eue pour épouse ? »

    Jésus leur répondit :
« Les enfants de ce monde prennent femme et mari.
    Mais ceux qui ont été jugés dignes
d’avoir part au monde à venir
et à la résurrection d’entre les morts
ne prennent ni femme ni mari,
    car ils ne peuvent plus mourir :
ils sont semblables aux anges,
ils sont enfants de Dieu
et enfants de la résurrection.
    Que les morts ressuscitent,
Moïse lui-même le fait comprendre
dans le récit du buisson ardent,
quand il appelle le Seigneur
le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob.
    Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants.
Tous, en effet, vivent pour lui. »
    Alors certains scribes prirent la parole pour dire :
« Maître, tu as bien parlé. »
    Et ils n’osaient plus l’interroger sur quoi que ce soit.

Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 22 novembre 2025.


Références bibliques

  • 1 M 6, 1-13
  • Lc 20, 27-40

 

 

Pour méditer

  • Où avons-nous besoin d’espérer davantage ?
  • Quelles peurs de la mort Jésus veut-il apaiser aujourd’hui ?
  • Comment accueillir la vie éternelle déjà maintenant, dans la confiance ?