Dans la vie de Jésus, les repas prennent une grande importance, qu’on pense aux noces à Cana, aux repas de Béthanie chez Marthe et Marie, à la Cène.
Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus se retrouve une nouvelle fois à table, invité par Simon le pharisien. Au cours de ce repas, l’intervention d’une pécheresse publique soulève une certaine ambiguïté en raison de la sensualité qu’elle dégage. Sachant que le scandaleux fait recette, nombre d’écrivains font de la pécheresse de cet épisode la maîtresse de Jésus…
Toutefois, dépassons ces effets sensationnels pour nous attacher au véritable message de cette péricope.
Mettant en scène la miséricorde divine à l’encontre du pêcheur, Saint Luc, le “chantre de la Miséricorde”, nous montre combien le cœur de Dieu bat pour nous!
Cette femme accueille Jésus dans une sensualité toute orientale mais hautement respectueuse, lui rendant tous les honneurs d’usage. Vivement consciente de son péché, elle montre une grande humilité et en fait la profession publique: effondrée sur le sol, ses sanglots sont l’expression de son repentir. Jésus ne manque de remarquer celle qui croit fermement qu’il peut la sauver et lui remettre ses péchés. Il envoie alors un message clair à Simon, et donc à nous ses lecteurs aujourd’hui: dans son royaume, n’est pas sauvée la personne qui se justifie elle-même, mais celle qui aime avec un cœur humble et repentant.
En effet, avant d’essayer de convertir les autres, il convient de se convertir soi-même. L’apôtre véritable est donc celui dont toute la vie, marquée par la foi et l’amour, garde une grande transparence face à Dieu et face à la communauté, comptant toujours, avec humilité et confiance, sur la force du Seigneur.
1 Co 15, 1-11 / Lc 7, 36-50
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
un pharisien avait invité Jésus à manger avec lui.
Jésus entra chez lui
et prit place à table.
Survint une femme de la ville, une pécheresse.
Ayant appris que Jésus était attablé dans la maison du pharisien,
elle avait apporté un flacon d’albâtre contenant un parfum.
Tout en pleurs, elle se tenait derrière lui, près de ses pieds,
et elle se mit à mouiller de ses larmes les pieds de Jésus.
Elle les essuyait avec ses cheveux,
les couvrait de baisers
et répandait sur eux le parfum.
En voyant cela,
le pharisien qui avait invité Jésus se dit en lui-même:
«Si cet homme était prophète,
il saurait qui est cette femme qui le touche,
et ce qu’elle est : une pécheresse.»
Jésus, prenant la parole, lui dit:
«Simon, j’ai quelque chose à te dire.
– Parle, Maître.»
Jésus reprit:
«Un créancier avait deux débiteurs;
le premier lui devait cinq cents pièces d’argent,
l’autre cinquante.
Comme ni l’un ni l’autre ne pouvait les lui rembourser,
il en fit grâce à tous deux.
Lequel des deux l’aimera davantage?»
Simon répondit:
« Je suppose que c’est celui à qui on a fait grâce
de la plus grande dette.
– Tu as raison», lui dit Jésus.
Il se tourna vers la femme et dit à Simon:
«Tu vois cette femme?
Je suis entré dans ta maison,
et tu ne m’as pas versé de l’eau sur les pieds;
elle, elle les a mouillés de ses larmes
et essuyés avec ses cheveux.
Tu ne m’as pas embrassé;
elle, depuis qu’elle est entrée,
n’a pas cessé d’embrasser mes pieds.
Tu n’as pas fait d’onction sur ma tête;
elle, elle a répandu du parfum sur mes pieds.
Voilà pourquoi je te le dis:
ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés,
puisqu’elle a montré beaucoup d’amour.
Mais celui à qui on pardonne peu
montre peu d’amour.»
Il dit alors à la femme:
«Tes péchés sont pardonnés.»
Les convives se mirent à dire en eux-mêmes:
«Qui est cet homme,
qui va jusqu’à pardonner les péchés?»
Jésus dit alors à la femme:
«Ta foi t’a sauvée.
Va en paix!»
Pour les lectures du jour, consultez AELF – 19 septembre 2024.
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