CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Oct 16

Grâces salvifiques

Lectures du lundi 17 octobre 2022

«C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, et par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Cela ne vient pas des actes : personne ne peut en tirer orgueil.» (Ep 2, 8-9)

Engranger, faire des provisions, épargner, prévoir le lendemain, n’être jamais pris au dépourvu lorsque l’adversité frappe… tous ces comportements se heurtent de plein fouet à la Parole de Dieu : «Gardez-vous bien de toute avidité, car la vie de quelqu’un, même dans l’abondance, ne dépend pas de ce qu’il possède.» (Lc 12, 15) Le Christ incarne la grâce de Dieu envoyé aux êtres humains, une rupture qui fait prendre conscience de la vraie richesse. Les valeurs fondamentales de la vie des disciples du Christ ne résident pas dans l’assouvissement rapide de besoins matériels et physiques dont l’importance est exagérée.

Surtout, n’allons pas prétendre que ce penchant est dû à l’ouragan de la société de consommation et à ses rafales publicitaires. La parabole proposée par Jésus, bien avant l’ère de la publicité moderne touche l’universel de la psychologie humaine. Elle met en lumière la tendance des êtres humains à accumuler, à se protéger par la possession. Jésus lui, ouvre les greniers. Il nous fait comprendre que nous devons nous décentrer de nous-mêmes et que le seul bien essentiel, c’est la grâce de Dieu seule source de vie et de salut.

La lettre aux Éphésiens lue en première lecture va dans le même sens et enrichit notre réflexion. En effet, il n’est pas toujours facile de s’éloigner du «prince du mal qui s’interpose entre le ciel et nous», de lutter contre nos tendances égoïstes et de ne pas céder aux «caprices de la chair et des pensées.» (Ep 2, 1.2)

Néanmoins, Dieu qui veille, est riche en miséricorde et nous fait sans cesse revivre par pure grâce, par et avec le Christ. Si Sa grâce n’est pas toujours palpable et sa présence discrète, c’est qu’Il commence par nous donner la grâce-qui-suffit, celle qui permet de passer à travers les situations et de poursuivre notre chemin vers lui. Prenant ainsi conscience de toutes ces petites «grâce-qui-suffit», nous découvrons progressivement qu’elles constituent de fait le don merveilleux de la grâce de Dieu. Elle ne vient pas de nos actes, si héroïques ou ascétiques soient-ils, mais de lui seul. Aussi, impossible d’en tirer orgueil. Tout alors devient grâce, même notre foi en lui. C’est lui qui nous a faits et créés en Jésus et continue de le faire chaque jour afin de nous rendre conformes à son image et à sa ressemblance…

Ep 2, 1-10 / Lc 12, 13-21