CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Oct 16

Œuvrer pour un monde juste et fraternel

Lectures du dimanche 16 octobre 2022

«Toute l’Écriture est inspirée par Dieu ; elle est utile pour enseigner, dénoncer le mal, redresser, éduquer dans la justice ; grâce à elle, l’homme de Dieu sera accompli, équipé pour faire toute sorte de bien.» (2 Tm 3, 16-17)

L’évangile d’aujourd’hui aborde la question de la justice à l’aide d’une parabole mettant en scène une veuve et un juge peu scrupuleux. Alors qu’il lui incombe justement d’établir l’ordre et l’équilibre, ce magistrat arriviste semble moins préoccupé par son devoir, les hommes ou Dieu que par les avantages qu’il peut tirer de sa situation. De nos jours, nous avons tous également fait l’expérience, au moins une fois, d’une situation d’injustice. Ce sentiment peut être parfois si fort, qu’il remet en cause notre foi, ou suscite au moins notre incompréhension devant l’apparent laxisme de Dieu.

Or, cette question était déjà celle qui habitait les premiers chrétiens au moment où Luc rédige l’évangile d’aujourd’hui. En effet, à cette époque beaucoup de chrétiens attendaient le retour prochain du Christ et espéraient que Dieu intervienne de manière concrète en faveur des soumis, des pauvres et des malades, qu’il abolisse les structures injustes et qu’il établisse son Royaume de justice et de paix. Avec le temps, certains chrétiens connurent une certaine déception : Jésus ne revenait pas et l’injustice, la pauvreté, la violence, l’arrogance des grands continuaient d’exister. À quoi bon croire encore en un Dieu bon et sauveur, à quoi bon le prier, s’il n’écoute pas la prière des pauvres, des malheureux et des opprimés ? A quoi bon espérer en lui, s’il laisse régner l’injustice ? Regardons à présent comment Dieu, par l’intermédiaire de Saint Luc, répond aux interrogations des premiers chrétiens. La parabole du juge inique nous livre un double enseignement à cette fin.

Premièrement, si la demande de la veuve a été exaucée par ce juge peu scrupuleux et injuste, comment pouvons-nous alors douter que le Seigneur, le Dieu de justice et de bonté, n’entendra et n’exaucera pas nos demandes et nos prières. Avec confiance nous pouvons adresser nos intentions à Dieu, sans nous lasser de demander l’instauration sur notre terre de son royaume de justice et de paix. Comme un père qui aime ses enfants, Dieu entend nos prières, nos cris de désespoir et de révolte.

Toutefois, quant à nous, entendons-nous la voix de Dieu qui nous demande d’œuvrer avec lui à la construction de ce monde plus juste et fraternel ? Dieu n’a en effet pas d’autres yeux, d’autre voix et d’autres mains que les nôtres, pour voir, dénoncer et combattre l’injustice et la misère de notre monde. Face à l’ampleur des besoins qui se présentent à nous, nous avons parfois l’impression que notre engagement et notre action ne pourront pas changer et résoudre grand-chose. L’évangile d’aujourd’hui nous invite à combattre tout sentiment de résignation et nous encourage à croire à l’efficacité de notre prière et de notre engagement en faveur de la justice et de la paix. Chaque pas, même s’il est petit, a de l’importance.

Ex 17, 8-13 / 2 Tm 3, 14 – 4, 2 / Lc 18, 1-8