Lectures du dimanche 30 juillet 2023
«Il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ» (Mt 13, 44-52)
Chers frères et sœurs, vous connaissez sans doute le conte des mille et une nuits, intitulée Aladin et la lampe merveilleuse. Aladin est un jeune homme chargé par un magicien d’aller chercher une vieille lampe dans une grotte. Aladin découvre alors que cette lampe est habitée par un génie qui réalise les désirs de celui qui la possède : « Dis-moi ton souhait, maître, je le réaliserai ! »
Aladin peut demander tout ce qu’il veut, il l’obtiendra ! Peut-être vous êtes vous déjà posé la question suivante : si j’avais une telle lampe, que demanderais-je ? Cette question, c’est aussi un peu celle que nous pose Dieu aujourd’hui ! Et la liturgie de ce dimanche aimerait nous aider à y répondre !
Le roi Salomon, dans la première lecture, fait un peu la même expérience que Aladin. Salomon succède à David, son père. C’est un tout jeune roi. Il commence par offrir un immense sacrifice de mille bœufs au Seigneur qui, en récompense vient lui faire en songe cette étonnante proposition : «Demande-moi ce que tu veux et je te le donnerai ». On pourrait penser que le jeune souverain débutant va demander la force d’une armée invincible, une richesse incommensurable ou encore un territoire sans limite… Mais, sans même prendre le temps d’hésiter, Salomon fait une réponse imprévue qui réjouit le Seigneur: « Donne à ton serviteur un cœur attentif» ! L’essentiel pour Salomon, ce n’est pas la richesse, le pouvoir ou la force, mais la sagesse !
Voilà donc une réponse qui a de quoi étonner dans notre monde actuel ! Et si Dieu nous posait cette même question aujourd’hui ! Que répondrions-nous ? De la même manière que Salomon ! Ou alors, notre désir nous orienterait-il vers d’autres biens plus matériels ou temporels : telles une belle maison, des vacances à vie sur une île, une longue vie en bonne santé, le succès etc…
Quelque soit notre réponse, nul besoin de rougir ! Car si nos souhaits se tournent spontanément vers des biens plus matériels et éphémères, nous ne sommes pas les premiers ni, sans doute, les derniers! Cela fait en quelque sorte partie de notre nature humaine que de désirer des biens humains, matériels et temporels ! Jésus était bien conscient de cela quand il s’adressait à ces contemporains. C’est pourquoi, il essayait, par le langage imagé des paraboles, de leur faire découvrir ce qui est vraiment l’essentiel dans la vie ! Tout comme il l’a, il y a presque 2000 ans, Jésus veut aujourd’hui, par son enseignement, nous aider à découvrir quel est le vrai trésor de notre vie !
Mais, comme à son habitude, il ne force la main de personne, ne dit pas qu’elle est la perle à prendre, quel est le trésor à choisir. Il se contente de dire qu’il y a une perle, qu’il y a un trésor qui mérite que l’on délaisse tous les autres objets précieux, qu’on renonce à certaines attitudes, qu’on fasse un trait sur d’autres trésors, pour le posséder ! Le négociant qui a trouvé la perle de valeur, vend, en effet, toutes ses autres perles, tout ce qu’il possède pour acquérir cette seule perle de grande valeur ! Il agit ainsi, non pas parce que les autres perles sont nécessairement médiocres ou mauvaises, mais parce que cette perle est tellement belle et précieuse, qu’elle suffit, à elle seule, à combler notre négociant ! De la même manière, le trésor que Dieu nous offre est tellement beau, qu’il peut, si nous le choisissons, à lui seul, combler notre existence d’un bonheur que nul autre trésor ne saurait offrir, d’un bonheur que rien ne saurait user ou altérer !
Ce trésor, cette perle, Jésus la propose, mais ne l’impose pas. Il renvoie ainsi chacun à ses choix et à sa conscience. C’est à chacune et à chacun de choisir le trésor de sa vie, de dire ce qui est essentiel dans sa vie !
Toutefois, il nous laisse des indications, nous mettant sur la piste du champ où la perle précieuse est enterrée. Ces indications, on les trouve dans ses paroles dans ses actes, dans ses comportements : tout l’Evangile, qui nous parle de pardon, de confiance en Dieu, de don de soi, d’attention au pauvre, qui nous invite à la prière, à la vérité derrière les apparences, oui tout l’Evangile est un peu comme une carte au trésor. En effet, en mettant en pratique les indications données par Jésus, en choisissant le chemin de l’Evangile, on s’approche de la perle précieuse.
Demande-moi ce que tu veux et je te le donnerai! Cette parole, c’est à nous que Dieu l’adresse aujourd’hui comme autrefois à Salomon! Avec lui, nous pouvons aujourd’hui répondre : Donne à ton serviteur, à ta servante, un cœur attentif ! Oui, Seigneur, donne-nous un coeur qui écoute et mette en pratique ta parole, ta parole qui nous fait découvrir l’essentiel, donne-nous un cœur qui aime et qui comprenne comme tu nous as dit d’aimer ! Oui, chers frères et sœurs, demandons au Seigneur, de nous donner un cœur d’Evangile ! Car, c’est ainsi et seulement ainsi que nous découvrirons la clé du vrai bonheur ! Amen.
1 R 3, 5.7-12 / Rm 8, 28-30 / Mt 13, 44-52
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