Lectures du dimanche 18 juin 2023
« Si nous avons été réconciliés par la mort du Fils, à plus forte raison serons-nous sauvés en recevant sa vie » (Rm 5, 6-11)
L’Evangile de ce jour est en quelque sorte une annonce de l’Eglise, un appel à l’apostolat. Jésus vient de parcourir les villes et les bourgades de Palestine. Il a prêché dans les synagogues, guéri des malades, pardonné des pécheurs. Et les foules ne cessent d’accourir vers lui, au point que Jésus ressent une profonde pitié à leur égard, car elles sont pareilles à des brebis sans berger.
Eh bien, ce qui se passait alors en Palestine est encore d’actualité. Qu’on lise les journaux, qu’on regarde la télévision ou qu’on écoute parler les gens… on constate le même désarroi, la même inquiétude, la même souffrance. Les croyants eux-mêmes n’échappent pas aux angoisses de notre temps. Faut-il pour autant se laisser aller au découragement, baisser les bras ?
Demandons-nous plutôt quelle fut l’attitude de Jésus face à la détresse des foules de Palestine. Nous constatons qu’il a pitié d’elles et qu’il sollicite même la collaboration de ses disciples pour leur venir en aide : « La moisson est abondante mais les ouvriers sont peu nombreux.» (Mt 9, 36 – 10, 8 ). Jésus parle de ‘moisson’. En langage biblique, ce mot signifie le « Royaume de Dieu ». On peut donc en conclure que la détresse des gens est en quelque sorte le signe que le Royaume est proche, qu’Il est arrivé. C’est un signe d’espérance qui doit nous pousser à l’action.
Tout à l’heure, nous entendions l’apôtre Paul nous dire : «Le Christ est mort, alors que nous étions pécheurs», c’est-à-dire alors que nous étions dans la détresse du péché. Or Jésus est justement venu pour nous libérer de cette douloureuse situation, pour faire échec au mal, pour faire refleurir l’espérance en nos cœurs. Nous n’avons dès lors aucunement à désespérer ! Toutefois, il vrai que la moisson reste abondante et que les ouvriers sont en petit nombre. Alors que faire ? La recommandation de Jésus est claire : «Priez donc le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson.» Voilà ce qu’il attend de nous en cas d’urgence : prier le Père !De fait, c’est la seule urgence qui se présente à nous. Car, puisque c’est le Christ qui nous sauve, notre première réaction doit être d’avoir recours à son efficacité. La prière devient alors une manière d’exprimer notre foi en l’action du Seigneur, notre désir de voir s’accomplir son oeuvre de salut ; notre certitude aussi d’y contribuer en devenant attentifs à ce que Lui réalise, et non à ce que nous pouvons éprouver. Croire en la parole d’espérance du Christ et prier le Père : telle doit être notre attitude face à la détresse du monde.
Mais à la prière nous devons aussi joindre l’action, à l’exemple du Seigneur. En effet après avoir invité à la prière, Jésus convoque ses douze apôtres et les envoie aux brebis perdues d’Israël. Il leur donne pouvoir d’accomplir les mêmes gestes de salut que lui : ils seront ses envoyés et devront travailler dans le même esprit que Lui, avec le même désintéressement, le même amour : « Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement. »Ces paroles et ces gestes de Jésus nous concernent aussi, car la vocation chrétienne est par nature une vocation à l’apostolat. N’oublions pas qu’il y a dans l’Eglise à la fois diversité de ministères et unité de mission. Ainsi, le Christ a confié aux apôtres et à leurs successeurs la charge d’enseigner, de sanctifier et de gouverner en son nom et par son pouvoir. Mais, remarque le Concile Vatican II, les laics, rendus par leur baptême participants de la charge sacerdotale, prophétique et royale du Christ, assument dans l’Eglise et dans le monde, leur part de la mission du Peuple de Dieu tout entier.
Cela signifie que chaque chrétien a une vocation sacerdotale : en ce sens qu’il doit tout consacrer à Dieu, lui-même et toute chose. Cela signifie qu’il a une vocation prophétique, en ce sens qu’il doit rendre visible en ce monde matériel le monde de l’esprit. Cela signifie enfin qu’il a une vocation missionnaire, qui I habilite à proclamer toujours et partout les merveilles de Dieu. Amen
Mt 9, 36 – 10, 8 / Rm 5, 6-11 / Ex 19, 2-6a
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