Dans un monde marqué par la performance et le paraître, l’Évangile de ce jour nous appelle à une autre logique : celle du secret du cœur, là où Dieu seul regarde. Donner, prier, jeûner… mais pour Lui seul. Un appel fort à l’authenticité, à la discrétion, et à la joie intérieure.
«Que chacun donne comme il a décidé dans son cœur, sans regret et sans contrainte, car Dieu aime celui qui donne joyeusement.» (2 Co 9, 7)
Donner : un geste de foi
Donner, nous rappelle saint Paul, c’est avant tout une question de cœur. Non pas une stratégie d’image ou de reconnaissance sociale, mais une ouverture à l’amour de Dieu, qui se reflète dans la gratuité du geste.
Dans notre spiritualité de Bethléem, ce don s’ancre dans la petitesse, dans la simplicité de ceux qui savent qu’ils n’ont rien à prouver mais tout à offrir.
Prier : un dialogue intime
Dans l’évangile, Jésus nous invite à nous retirer dans la pièce la plus secrète de notre maison.
C’est là, dans le silence intérieur, que se vit la vraie prière : un abandon au Père, un cœur à cœur qui échappe au regard des autres. Il ne s’agit pas de fuir le monde, mais de ne pas se mettre en scène.
Jeûner : une offrande intérieure
Le jeûne véritable n’est pas une démonstration d’austérité.
C’est une disponibilité intérieure, un recentrage sur l’essentiel. Il s’agit d’unifier notre être, en nous laissant ajuster par l’amour du Père, pour mieux accueillir la mission.
Prière du jour
Seigneur, toi qui vois dans le secret, donne-moi un cœur vrai, joyeux et silencieux. Apprends-moi à aimer sans attendre de retour, à prier sans paraître. Et que tout en moi soit un chant discret d’offrande à ta gloire.
Amen.
Références bibliques
- 2 Co 9, 6-11
- Mt 6, 1-6.16-18
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Ce que vous faites pour devenir des justes,
évitez de l’accomplir devant les hommes
pour vous faire remarquer.
Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous
auprès de votre Père qui est aux cieux.
Ainsi, quand tu fais l’aumône,
ne fais pas sonner la trompette devant toi,
comme les hypocrites qui se donnent en spectacle
dans les synagogues et dans les rues,
pour obtenir la gloire qui vient des hommes.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu fais l’aumône,
que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite,
afin que ton aumône reste dans le secret ;
ton Père qui voit dans le secret
te le rendra.
Et quand vous priez,
ne soyez pas comme les hypocrites :
ils aiment à se tenir debout
dans les synagogues et aux carrefours
pour bien se montrer aux hommes quand ils prient.
Amen, je vous le déclare : ceux- là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu pries,
retire- toi dans ta pièce la plus retirée,
ferme la porte,
et prie ton Père qui est présent dans le secret ;
ton Père qui voit dans le secret
te le rendra.
Et quand vous jeûnez,
ne prenez pas un air abattu,
comme les hypocrites :
ils prennent une mine défaite
pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu jeûnes,
parfume-toi la tête et lave-toi le visage ;
ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes,
mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ;
ton Père qui voit au plus secret
te le rendra. »
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 18 juin 2025.
À méditer :
- Est-ce que mes gestes spirituels sont orientés vers Dieu seul, ou est-ce que je cherche la reconnaissance humaine ?
- Qu’est-ce que je vis dans le secret, que seul Dieu connaît ?
- Suis-je prêt à laisser Dieu transformer mon cœur dans le silence et la discrétion ?
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