Dans l’Évangile, Jésus met en garde contre l’égoïsme et l’avarice. Il narre la parabole d’un riche qui, au lieu de partager sa moisson, agrandit ses greniers pour jouir de la vie — pour découvrir que sa vie lui est redemandée cette nuit-là. En un instant, il se révèle pauvre devant Dieu. Dieu seul est maître de la vie, non pas l’argent !
Richesse devant Dieu
Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus parle à la foule de la nécessité de la confiance en Dieu et du désintéressement à l’égard des biens de ce monde, en la rendant attentive au danger que comportent l’égoïsme, l’avarice et toute attitude matérialiste. Pour souligner son propos, il narre la parabole d’un riche propriétaire foncier dont les champs rapportent plus qu’il ne peut amasser.
«Il y avait un homme riche, dont le domaine avait bien rapporté. Il se disait entre lui : “Que vais-je faire ? Je n’ai point où amasser ma récolte.”» (Lc 12, 16-17)
Plutôt que de partager son surplus pour en faire profiter les plus démunis, il agrandit ses greniers pour s’assurer des jours heureux selon l’idéal qu’il s’est fixé : « reposer, manger, boire, jouir de l’existence ».
«Puis il se dit : ‘Repose-toi, mange, bois, jouis de la vie.’» (Lc 12, 19)
Le voilà grandement pris au dépourvu alors que sa vie prend fin la nuit même. En un instant, il se découvre tel qu’il est en réalité : pauvre d’amour, pauvre de bonté, de foi en Dieu, pauvre d’espérance éternelle.
«Cette nuit même, on te redemandera ta vie. Et ce que tu auras amassé, à qui l’ira-t-il ?» (Lc 12, 20)
La conclusion est claire : le seul maître de la vie est Dieu, non pas l’argent.
Leçon de l’Écclésiaste : vanité des vanités
À nous maintenant d’en tirer les leçons. Les biens matériels sont certes nécessaires, mais ils nous sont donnés pour être des serviteurs et non des maîtres. Autrement, ils font immanquablement de nous des esclaves, nous laissant les mains et le cœur vides.
Tel est l’enseignement de la première lecture :
«Vanité des vanités, tout est vanité !» (Qo 1, 2)
Ce mot glacial, qui revient fréquemment sous la plume de l’Ecclésiaste, décrit une vie plus complexe qu’on ne le croit et dont le succès et l’échec ne dépendent pas de quelques recettes. L’effort humain, s’il est fermé sur lui-même et sans référence à Dieu, prend le visage d’une illusion : il ne tient pas ce qu’il promet.
«Ce que l’homme gagne par son travail, il le laissera au sage ; car sa vie, ce n’est que vanité, il emmène ce qu’il gagne dans les ténèbres.» (Qo 2, 21-22)
En définitive, Dieu seul peut assouvir l’appétit de l’homme et donner un sens à nos efforts.
Recherchez les réalités d’en haut
C’est pourquoi saint Paul nous dit dans sa lettre aux Colossiens :
«Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut, là où le Christ est assis à la droite de Dieu.» (Col 3, 1)
Il ne s’agit aucunement d’ignorer les structures de la vie sociale, politique et économique ou de déprécier la relativité de nos efforts, mais de découvrir, à travers le Christ ressuscité, une nouvelle manière de les assumer.
Jésus lui-même nous recommande dans l’évangile d’être « riches en vue de Dieu » :
«Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu.» (Lc 12, 21)
Cette formule nous rappelle une pensée récurrente dans l’Écriture : celle du partage fraternel. C’est l’amour qui inspire le partage, et cet amour-là nous enrichit devant Dieu et entre frères, à la manière du cœur simple et généreux de l’Enfant de Bethléem.
Prière du jour
Seigneur Jésus,
fais mûrir en nos cœurs la simplicité filiale,
que nos biens deviennent semences de partage,
et que ta providence épouse la confiance de l’enfant de Bethléem.
Amen.
Références bibliques
- Qo 1, 2 ; 2, 21-23
- Col 3, 1-5.9-11
- Lc 12, 13-21
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
du milieu de la foule, quelqu’un demanda à Jésus :
« Maître, dis à mon frère
de partager avec moi notre héritage. »
Jésus lui répondit :
« Homme, qui donc m’a établi
pour être votre juge ou l’arbitre de vos partages ? »
Puis, s’adressant à tous :
« Gardez-vous bien de toute avidité,
car la vie de quelqu’un,
même dans l’abondance,
ne dépend pas de ce qu’il possède. »
Et il leur dit cette parabole :
« Il y avait un homme riche,
dont le domaine avait bien rapporté.
Il se demandait :
‘Que vais-je faire ?
Car je n’ai pas de place pour mettre ma récolte.’
Puis il se dit :
‘Voici ce que je vais faire :
je vais démolir mes greniers,
j’en construirai de plus grands
et j’y mettrai tout mon blé et tous mes biens.
Alors je me dirai à moi-même :
Te voilà donc avec de nombreux biens à ta disposition,
pour de nombreuses années.
Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence.’
Mais Dieu lui dit :
‘Tu es fou :
cette nuit même, on va te redemander ta vie.
Et ce que tu auras accumulé,
qui l’aura ?’
Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même,
au lieu d’être riche en vue de Dieu. »
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 3 août 2025.
Pour méditer
- Quels biens matériels ais-je tendance à dresser en « greniers » et à confondre avec mon bonheur ?
- Comment puis-je devenir « riche en vue de Dieu » par un geste concret de partage ?
- De quelle manière la simplicité enfantine de Jésus-Enfant peut-elle guider mes choix cette semaine ?
Comments are closed.