Lectures du lundi 27 novembre 2023
«En vérité, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres. Car tous ceux-là, pour faire leur offrande, ont pris sur leur superflu mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle avait pour vivre.» (Lc 21, 3-4)
Se rendre au temple pour déposer une offrande était un geste public qui permettait aux gens riches de mettre en scène l’abondance de leurs biens et leur magnificence. Mais Jésus n’est pas dupe de ce théâtre. Si la valeur objective de l’offrande des riches est considérable, sa valeur subjective, à ses yeux, relève du superflu. C’est pourquoi il affirme que « 𝑐𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑝𝑎𝑢𝑣𝑟𝑒 𝑣𝑒𝑢𝑣𝑒 𝑎 𝑚𝑖𝑠 𝑝𝑙𝑢𝑠 𝑞𝑢𝑒 𝑡𝑜𝑢𝑠 𝑙𝑒𝑠 𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒𝑠 » ( Lc 21, 3).
Certes non, dirait l’évidence, puisqu’elle n’a déposé que deux piécettes. Mais Jésus n’a pas le même regard que nous. Le regard de Jésus révèle ce qu’est une offrande véritable. Prenant sur son indigence, la veuve verse, en pure perte, ces deux modestes piécettes. Jésus reconnaît en cette quantité négligeable une valeur supérieure en terme de don.
Ainsi, Jésus ne regarde pas ce que nous donnons, mais ce que nous gardons.
Voilà ce qui fait la différence entre la vieille femme et les riches qui déposent leurs offrandes dans le trésor : elle, elle n’a rien gardé.
En écho à cette page d’évangile nous pouvons reprendre la parole de sainte Thérèse qui résume très bien cet évangile :
« Aimer, c’est tout donner. »
Nous sommes souvent généreux, mais rarement nous entrons dans ce véritable “esprit du don” dont nous parle l’évangile d’aujourd’hui. Comme Daniel qui « 𝑒𝑢𝑡 𝑎̀ 𝑐œ𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑛𝑒 𝑝𝑎𝑠 𝑠𝑒 𝑠𝑜𝑢𝑖𝑙𝑙𝑒𝑟 » ( Dn 1, 8), saurons-nous garder un espace pour la pureté en nous – pureté d’intention et pureté de don ?
Dn 1, 1-6.8-20 / Lc 21, 1-4
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