«Que l’on nous regarde donc comme des auxiliaires du Christ et des intendants des mystères de Dieu. Or, tout ce que l’on demande aux intendants, c’est d’être trouvés dignes de confiance.» (1 Co 4, 1-2)
Les thèmes du nouveau et de l’ancien s’entrecroisent dans l’extrait de l’évangile selon saint Luc que nous lisons aujourd’hui. D’une part, Jésus recommande de ne pas plaquer d’anciennes attitudes sur des situations nouvelles; d’autre part, il recommande aussi d’avoir la patience de laisser mûrir.
«C’est le vieux vin qui est bon» (Lc 5, 39), dit-il. En cela, il rejoint l’exhortation de Paul à la communauté chrétienne de Corinthe: «Ainsi, ne portez pas de jugement prématuré, mais attendez la venue du Seigneur, car il mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres, et il rendra manifestes les intentions des cœurs» (1 Co 4, 5).
Serions-nous conviés à des attitudes contradictoires? La sagesse à laquelle nous sommes appelés, comme fidèles du Christ, devrait tenir les deux pôles: savoir adopter des attitudes nouvelles, à cause de la mort et de la résurrection du Christ; savoir, en même temps, consentir à un cheminement de soi-même et du monde vers son plein épanouissement dans le Christ.
Tenir cet équilibre, c’est faire tout ce qui est en son pouvoir pour que, dès aujourd’hui, le sacrifice du Christ porte ses fruits. C’est, en même temps, s’en remettre au seul jugement de celui qui peut révéler le sens de toute chose. C’est finalement reconnaître que nous ne sommes pas les sauveurs du monde.
Que le Seigneur nous donne de vivre ce “déjà là, pas encore” dans l’espérance.
1 Co 4, 1-5 / Lc 5, 33-39
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 5, 33-39)
En ce temps-là,
les pharisiens et les scribes dirent à Jésus:
«Les disciples de Jean le Baptiste jeûnent souvent
et font des prières;
de même ceux des pharisiens.
Au contraire, les tiens mangent et boivent!»
Jésus leur dit:
«Pouvez-vous faire jeûner les invités de la noce,
pendant que l’Époux est avec eux?
Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé;
alors, en ces jours-là, ils jeûneront.»
Il leur dit aussi en parabole:
«Personne ne déchire un morceau à un vêtement neuf
pour le coudre sur un vieux vêtement.
Autrement, on aura déchiré le neuf,
et le morceau qui vient du neuf
ne s’accordera pas avec le vieux.
Et personne ne met du vin nouveau
dans de vieilles outres;
autrement, le vin nouveau fera éclater les outres,
il se répandra
et les outres seront perdues.
Mais on doit mettre le vin nouveau dans des outres neuves.
Jamais celui qui a bu du vin vieux ne désire du nouveau.
Car il dit: “C’est le vieux qui est bon.”»
Pour les lectures du jour, consultez AELF – 06 septembre 2024.
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