Étoile de Bethléem SMB
Société missionnaire de Bethléem
CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Déc 04
Prendre appui sur le roc éternel : Quand Dieu nous apprend la stabilité du cœur

Prendre appui sur le roc éternel : Quand Dieu nous apprend la stabilité du cœur

Il existe en chacun de nous un désir de solidité. Nous voulons des relations durables, des certitudes stables, une vie construite sur quelque chose qui ne s’effondre pas au premier choc. Pourtant, l’expérience finit toujours par nous le murmurer : rien ici-bas n’est vraiment assuré. Les objets s’usent, les situations changent, les personnes passent. Alors, où poser le cœur pour qu’il ne tremble pas au moindre vent ? L’Avent nous place précisément devant cette question, et l’Évangile du jour nous offre une réponse aussi simple que radicale : la seule solidité véritable est celle qui se reçoit de Dieu.

Dans la première lecture, le prophète Isaïe parle à un peuple qui a cherché la sécurité un peu partout… sauf au bon endroit. Israël a compté sur les alliances politiques, sur la force militaire, sur ses propres stratégies. Et chaque fois, le sol s’est dérobé. Le désert, la fragilité, les exils successifs lui ont appris que ses garanties humaines ne tenaient jamais longtemps. Alors Isaïe ose proclamer un autre chemin : « Seigneur, tu assures la paix, tu es le roc éternel » (Is 26). Un roc qui ne se fissure pas, un fondement qui ne bouge pas, une fidélité qui ne se dément jamais.

Isaïe invite son peuple à détourner son regard de ses propres sécurités pour l’ancrer dans cette promesse : Dieu ne reprend pas sa parole, Dieu n’abandonne pas ce qu’il commence, Dieu ne cède jamais au découragement comme nous le faisons si facilement. Même lorsque tout paraît instable, le roc demeure.

Et voici que l’Évangile reprend cette image avec une force saisissante. Jésus décrit deux manières de vivre : La première construit « sur le roc » ; la seconde « sur le sable ». La différence n’est pas dans l’apparence extérieure – les deux maisons se ressemblent peut-être. La différence se voit quand vient la pluie, les torrents, le vent… autrement dit : quand la vie secoue. Ce qui est construit sur le roc tient. Ce qui est construit sur le sable s’écroule. Et Jésus précise : ce roc, c’est celui qui écoute sa parole… et la met en pratique.

Jésus n’invite pas simplement à entendre, ni à admirer, ni à commenter. Il invite à vivre. Une personne peut passer sa vie à dire « Seigneur, Seigneur », à multiplier les gestes religieux, et pourtant rester intérieurement construite sur du sable. Ce qui fonde, c’est la pratique concrète de l’Évangile : la miséricorde, le pardon, la vérité, la douceur, la fidélité. Quand ces choix deviennent des pierres vivantes, le cœur trouve une stabilité que rien ne peut renverser.

Dans la spiritualité de l’Enfant de Bethléem, ces paroles prennent une couleur encore plus douce. La stabilité chrétienne ne vient pas d’une force dure, mais d’une présence fragile : un enfant couché dans une mangeoire. Le roc, étonnamment, a le visage d’un nouveau-né. Un enfant ne force rien, ne s’impose pas, ne contrôle pas. Et pourtant, c’est sur lui que Dieu choisit d’ancrer l’histoire du salut.

Bethléem nous apprend une vérité essentielle : la solidité de la vie ne se construit pas par la puissance, mais par l’abandon confiant. Le roc, ce n’est pas ce que nous maîtrisons : c’est Celui qui vient demeurer au milieu de notre fragilité. C’est là que l’Avent nous rejoint : Dieu veut reconstruire nos fondations. Il veut nous apprendre à reposer sur sa fidélité plutôt que sur nos assurances. Il veut déposer sous nos pas une paix qui résiste aux tempêtes.

Alors peut-être que cet Évangile est une invitation très simple : Laissons Dieu être notre roc. Lui offrir nos peurs, nos soucis, nos attentes. Le laisser entrer dans les brèches, là où nous sommes le plus instables. Et consentir à cette stabilité intérieure qu’il nous promet : un cœur qui ne s’effondre plus parce qu’il repose en Lui.

Prière du jour

Seigneur Jésus,
Toi le roc doux et humble
sur lequel nos vies trouvent appui,
viens affermir nos pas dans la lumière.

Délivre-nous des sécurités fragiles,
des craintes qui nous ébranlent,
des faux appuis qui nous détournent de toi.

Enfant de Bethléem,
Toi la tendresse solide du Père,
apprends-nous à bâtir sur ta parole
et à laisser ton amour devenir notre fondation.

Que nos vies prennent racine en toi,
et qu’à travers nos fragilités,
ton Royaume se construise comme une maison qui demeure.
Amen.


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Ce n’est pas en me disant : “Seigneur, Seigneur !”
qu’on entrera dans le royaume des Cieux,
mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux.
Ainsi, celui qui entend les paroles que je dis là
et les met en pratique
est comparable à un homme prévoyant
qui a construit sa maison sur le roc.
La pluie est tombée, les torrents ont dévalé,
les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison ;
la maison ne s’est pas écroulée,
car elle était fondée sur le roc.
Et celui qui entend de moi ces paroles
sans les mettre en pratique
est comparable à un homme insensé
qui a construit sa maison sur le sable.
La pluie est tombée, les torrents ont dévalé,
les vents ont soufflé, ils sont venus battre cette maison ;
la maison s’est écroulée,
et son écroulement a été complet. »

Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 4 décembre 2025.

 


Références bibliques

  • Is 26, 1-6
  • Mt 7, 21.24-27

 


Pour méditer

  • Où mon cœur repose-t-il vraiment ?
  • Quelles sont les tempêtes actuelles où Jésus m’invite à m’appuyer sur lui ?
  • Quels pas concrets puis-je poser aujourd’hui pour bâtir sur son Évangile ?