CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Juin 07

Ardente obéissance

Lectures du mercredi 8 juin 2022

«Seigneur, Dieu d’Abraham, d’Isaac et d’Israël, on saura aujourd’hui que tu es Dieu en Israël, que je suis ton serviteur, et que j’ai accompli toutes ces choses sur ton ordre.» (1 R 18, 36)

Être fidèle à Dieu ne consiste pas à accomplir telle ou telle prescription contenue dans la loi de Moïse, mais plutôt à demeurer docile à l’Esprit de Dieu que les prophètes ont fait peu à peu connaître à Israël et que Jésus révèle en plénitude. Le Christ, par là, ne contredit pas Moïse, il le dépasse puisqu’il n’est pas «venu abolir, mais accomplir.» (Mt 5, 17)

Pour lui, la Loi inspirée et soutenue par l’Esprit conduit l’être humain à son véritable bonheur. Sommes-nous prêts aujourd’hui à entendre un tel discours ? Le mot “loi” ne nous ferait-il pas peur ? Peut-être nous semble-t-il désuet, ou encore, incompatible avec le mot “esprit” ? Peut-être y voyons-nous une réminiscence morale qui nous fait sursauter ? Cependant, derrière ce mot se cache une autre réalité…

Rappelons-nous que le don de la Loi, chez les Juifs, est souligné lors d’une fête nommée Pentecôte, et ce depuis le deuxième siècle avant J.C. La Pentecôte chrétienne, pour sa part, évoque le don de l’Esprit à l’Eglise naissante. Comme le Christ est venu mener à sa perfection la Loi, les premiers chrétiens en ont déduit que ces deux dons, la Loi et l’Esprit, se juxtaposent selon une perspective nouvelle : la Loi annonce la grâce et elle s’accomplit en Jésus-Christ par la force vivifiante de l’Esprit (cf. sermon 75 de S. Léon le Grand).

La Loi est là pour indiquer, pour éduquer. Elle est moyen plutôt que but. Elle est un outil de discernement que l’Esprit nous présente pour nous aider et soutenir notre quête de bonheur. L’accueillir, l’observer, l’enseigner, c’est faire comme Jésus qui l’a lui-même honorée comme faisant partie du projet du Père. Pour sa part, le prophète Élie connaissait et appliquait la Loi de ses Pères. Le Dieu unique qu’il adorait vint entériner, au vu et au su de ses ennemis, l’intégrité de son offrande en consumant celle-ci par un feu ardent, présage du feu de la Pentecôte chrétienne.

1 R 18, 20-39 / Mt 5, 17-19