Lectures du dimanche 17 décembre 2023
Pour les lectures du jour, vous pouvez les retrouver sur AELF – 17 décembre 2023.
« Que le Dieu de la paix lui-même
vous sanctifie tout entiers ;
que votre esprit, votre âme et votre corps,
soient tout entiers gardés sans reproche
pour la venue de notre Seigneur Jésus Christ. » (1 Th 5, 16-24)
La liturgie de ce 3ème dimanche de l’Avent, vient nous rappeler l’importance de la joie, de la joie qui accompagne l’attente! Saint Paul, écrivant aux Thessaloniciens insiste sur la joie:
« Frères, soyez toujours dans la joie, rendez grâce en toute circonstance. Soyez dans la joie, car bientôt le Seigneur va venir. »
L’avent est justement ce temps de l’attente joyeuse qui nous prépare à la venue du Christ, à sa venue dans la crêche à Bethléem à Noël, mais aussi sa venue dans la gloire, à la fin des temps!
Attendre le Christ dans la joie! Qu’est-ce que cela signifie concrètement? Comment se préparer à sa venue? C’est à ces deux questions que j’aimerais essayer de répondre à présent.
Trois manières d’attendre
Il existe trois manières différentes de se préparer à un événement, trois manières que je vais illustrer à l’aide d’un exemple bien de saison: celui de la neige. Car, en hiver, nous attendons la neige et nous préparons à son arrivée.
La première manière d’attendre la neige, consiste justement à ne pas ou plus l’attendre.
Pour certaines personnes, en effet, la venue de la neige, ne rime qu’avec problème et difficulté. Pour eux, la neige est synonyme de froid, de routes verglacées et de sel qui vient salir leur voiture! Ce type de personnes non seulement n’attend pas la venue de la neige, mais ne se réjouit pas de sa venue. Bien au contraire, ils seraient prêts à tout pour l’éviter.
Cette manière, comme vous l’imaginez, n’est pas celle qui convient pour préparer la venue du Christ dans la joie. Malheureusement, certaines personnes ne se réjouissent de la venue du Christ en notre monde à Noël. Ils n’attendent rien de Dieu et n’espèrent rien de lui et ne croient pas au retour du Christ. Aussi, appréhendent-ils la fête de Noël sous un angle négatif uniquement: ma femme va exiger de moi que j’aille avec elle à l’Eglise et la maison sera pleine de monde. Pourquoi, ne pourrais-je pas plutôt rester tranquille à la maison, regardant la télévision?
La seconde manière d’attendre la neige est avec une certaine impatience, souvent liée à des raisons pratiques ou économiques.
Il y a d’autres personnes qui attendent la venue de la neige avec une certaine impatience et qui d’une certaine manière se réjouissent de sa venue: « l’année passée à la même époque, la neige était déjà là ». S’il ne neige pas d’ici la semaine prochaine, alors la saison risque d’être difficile. Les personnes travaillant dans les stations de ski, résonnent parfois ainsi! Pour eux, l’or blanc est une manière de gagner leur vie! Aussi, planifient-ils l’arrivée de la neige avec précision! On ne peut toutefois pas dire qu’ils se réjouissent de manière sincère de la venue de la neige! Pour eux, elle est avant tout un gagne pain!
C’est souvent ainsi que les commerçants et les responsables publicitaires attendent Noël! A peine la Toussaint passée et voilà que les magasins débordent déjà d’articles de Noël. Noël, la naissance du Christ est une fête qui fait vendre, qui permet de doubler ou de tripler les chiffres d’affaire. Or, pour nous, qui sommes chrétiens, la venue du Christ, la naissance de Jésus à Bethléem, ne peut pas se résumer à un simple argument de vente.
La troisième manière d’attendre la neige est celle des enfants. Ils se réjouissent vraiment et sincèrement de sa venue, préparant tout pour son arrivée et célébrant joyeusement son apparition.
La troisième manière d’attendre la neige est celle des enfants. Maman, tu crois qu’il va neiger aujourd’hui? J’aimerais tellement faire un bonhomme de neige! Les enfants se réjouissent vraiment et sincèrement de la venue de la neige. Souvent, ils regardent par la fenêtre, pour voir s’il a neigé ou non! Et puis, ils se préparent vraimentà la venue de la neige! Ils demandent à leur maman où sont leur bonnet et leurs gants. Ils réfléchissent déjà aux jeux qu’ils pourront faire quand la neige sera là! Et, quand enfin elle arrive, alors leur joie éclate. Ils se précipitent dehors et commencent immédiatement à jouer, à faire de boules de neige, sans perdre un seul instant.
Voilà aussi la manière, d’attendre, en croyant la venue du Christ en notre monde! Oui, c’est avec la même joie que celle des enfants que nous devons nous préparer.
Attendre le Christ avec joie
Jésus, notre Seigneur, notre frère, vient au milieu de nous, pour nous sauver, pour cheminer avec nous! La fête de Noël est en effet la plus grande preuve de l’amour de Dieu pour nous! C’est parce qu’il nous aime, que Dieu a choisi de naître à Bethléem pour partager notre humanité, pour partager nos peines et nos joies. Alors, comment ne pas se réjouir de la venue prochaine de ce Dieu qui se veut si proche de nous!
Pour moi personnellement, le temps de Noël et de l’Avent a une signification toute particulière. Dieu vient s’incarner dans ma vie, dans mon quotidien et me montre, comment je peux, à mon tout m’incarner, devenir toujours plus proche de mes frères et de mes soeurs!
Frères, soyez dans la joie! Cet appel, c’est à moi, c’est à chacun de nous que Dieu le lance aujourd’hui!
Vivre l’Avent dans la joie
Mais, comment vivre concrètement cette attente joyeuse? Et, bien, c’est déjà dans notre coeur que nous devons nous réjouir dela venue du Seigneur. Bien vivre l’Avent, c’est se préparer d’abord de manière spirituelle à la fête de Noël. La lumière des bougies, l’odeur du vin chaud et la l’atmosphère si particulière qui règne à cette période de fin d’année ne doivent pas porter ombrage au sens réel de l’Avent.
Le retour du Christ, son avènement est un élément clé de notre foi que nous proclamons à chaque eucharistie quand nous chantons après la consécration du pain et du vin:
Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire.
Pour préparer les chemins du Seigneur, en notre coeur, il est important de faire silence en nous et autour de nous, de lâcher prise. Un concert d’Avent, la lecture d’un livre spirituel, la visite d’une célébration pénitentielle ou un entretien avec un prêtre, peuvent par exemple nous aider à ressentir la joie intérieure occasionnée par la venue prochaine du Christ.
Partager la joie de l’Avent
Frères, soyez toujours dans la joie ! Cet appel, nous rappelle aussi que cette joie doit se partager, se vivre avec d’autres. Tout comme le Christ devient, par son incarnation, la joie de notre coeur, pourquoi ne pas partager notre joie avec celui qui est isolé, malade ou désespéré!
Pourquoi ne pas prendre un peu plus de temps que d’habitude pour une consoeur, un confrère, son conjoint, ses enfants ou ses petits-enfants, entreprendre quelque chose de nouveau avec eux? Pourquoi aussi ne pas s’engager avec coeur et conviction pour une cause juste et apporter ainsi de la joie aux défavoriés des pays du Tiers-Monde!
Et, il y a encore bien d’aures possibilités pour se préparer de manière concrète à la venue du Seigneur et faire rayonner sa joie. Chacune et chacun de nous doit trouver sa propre manière de vivre l’Avent! L’important étant que nous n’oublions pas que nous sommes un peuple en Avent, c’est-à-dire, des hommes et des femmes qui attendent dans la joie, la venue de notre Seigneur Jésus-Christ.
Chers frères et soeurs, comme des enfants attendant la venue de la neige, comme des parents attendant la naissance de leur enfant, réjouissons-nous donc de la venue du Seigneur, oui réjouissons-nous car il est proche!
Amen.
Références bibliques
Is 61, 1-2a.10-11 / 1 Th 5, 16-24 / Jn 1, 6-8.19-28
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