CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Déc 05

L’heure de la consolation

Lectures du mardi 6 décembre 2022

«Comme un berger, il fait paître son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, il mène les brebis qui allaitent.» (Is 40, 11)

Nous lisons dans l’évangile d’aujourd’hui la parabole de la brebis égarée. Cette parabole de la miséricorde nous enseigne que, même lorsque l’homme s’égare, Dieu prend l’initiative de partir à sa recherche, car notre «Père qui est aux cieux ne veut pas qu’un seul de ces petits se perde.» (Mt 18, 14)

Au temps de Jésus, le passage du livre d’Isaïe lu en première lecture était l’un des plus populaires dans les milieux juifs où régnait une vive attente du Messie. Le texte est cité plus d’une fois dans les écrits de Qumrân, où il est appliqué à l’ensemble de la communauté des fils de lumière et surtout à son Maître spirituel. À leur tour, les évangélistes n’ont pas hésité à l’attribuer à leur tour à Jean-Baptiste, ce prophète qui partageait plusieurs des convictions et des pratiques de cette communauté essénienne du désert de Judée.

Le double refrain «Consolez, consolez mon peuple» (Is 40, 1) ouvre une section bien particulière du grand livre d’Isaïe, écrite à la fin de l’exil à Babylone au temps du roi Cyrus, environ deux siècles après le ministère du prophète à Jérusalem. Fidèle à la mémoire et à l’esprit d’Isaïe, un de ses disciples applique son message d’espérance et de consolation à la communauté de ceux qui reviennent de l’exil. Cette section est une suite pratiquement ininterrompue de bonnes nouvelles et un recueil de morceaux choisis entièrement dédiés au thème de l’espérance.

La parabole de Jésus, bien que différant du développement du livre de la Consolation du prophète Isaïe, s’inscrit néanmoins dans une lignée similaire. Son récit nous montre que la victoire de Dieu n’est pas celle de la puissance, mais bien celle d’un Dieu berger, rempli de sollicitude pour son troupeau dont il prend soin avec la plus grande tendresse. Voilà une bonne nouvelle qui annonce, elle aussi, l’heure de la consolation.

Is 40, 1-11 / Mt 18, 12-14