Lectures du samedi 15 janvier 2022
«Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs.» (Mc 2, 17)
La péricope de l’évangile évoque une scène paisible des débuts de la mission de Jésus avec son décor familial et nous relate un récit de vocation, celle de Lévi, que nous connaissons aussi sous le nom de Mathieu. Jésus passe devant le bureau de Lévi et il l’appelle : celui-ci se lève aussitôt et le suit. Ce récit commence de la même manière que les autres récits de vocation que nous avons en tête, comme ceux de Pierre, Jean ou André. Le Seigneur les trouve eux aussi sur leur lieu de travail, et eux, aussitôt, laissant leur barque, leur père, leur mode de vie, se mettent à suivre Jésus. Ici, la même radicalité dans le choix de Jésus est rapportée.
Toutefois, ce récit se distingue des autres, car Lévi est un publicain, un collecteur d’impôts. c’est-à-dire un personnage trouble, méprisé de ses contemporains qui n’aiment pas cette corporation s’enrichissant injustement et travaillant pour l’occupant romain. De plus, ils entrent en contact avec les païens et fraient avec eux. Aussi, les publicains, en raison de leur impureté, se trouvent exclus du réseau des relations humaines et religieuses. Un Juif pieux ne partageait ainsi pas son repas avec un publicain. Chez les juifs, le repas a un caractère religieux : c’est le lieu par excellence de la communion, et de l’exclusion. Malgré le contexte culturel et religieux, Jésus prend l’initiative d’appeler Lévi à sa suite et de manger chez lui avec les pharisiens.
Jésus semble ignorer que tout contact physique avec les pécheurs publics est prohibé. Par cet acte, Jésus donne un signe fort. Ce repas chez Lévi inaugure en quelque sorte le temps du pardon pour tous les pécheurs. Par son comportement, Jésus brouille les rituels religieux de son temps et il les rend caducs.
Au moment où Marc rédige son évangile, des discriminations sociales et religieuses existent encore dans l’Eglise naissante. Aussi, Marc vient rappeler que Jésus avait déjà annoncé l’infinie capacité de compassion de Dieu, le salut destiné à tous les êtres humains sans exception.
1 S 9, 1-4.10c.17-19 ; 10, 1 / Mc 2, 13-17
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