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Fév 24

Le deuxième dimanche de Carême et le récit de la Transfiguration

Pour les lectures du jour, consultez AELF – 25 janvier 2024.

Dieu n’a pas épargné son propre Fils. (Rm 8, 31b-34)

«Dieu t’en garde, Seigneur! cela ne t’arrivera pas.»

«Celui-ci est mon Fils bien-aimé» (Mc 9, 2-10) marque chaque année, le deuxième dimanche de Carême, par le récit de la Transfiguration, offrant une contemplation de Jésus à l’heure la plus éblouissante de sa vie terrestre.

Cet événement bouleversant se situe quelques jours après un autre événement, également très important: la confession de Saint Pierre à Césarée de Philippe. À cette occasion, Jésus avait demandé à ses disciples: «Et vous, que dites-vous? Pour vous, qui suis-je?» Pierre, dans un élan de grande foi, avait répondu sans hésiter: «Le Christ, le Messie de Dieu.» (Lc 9, 20)

Toutefois, lorsque Jésus lui révéla qu’il devait monter à Jérusalem pour y souffrir et être mis à mort, le même Pierre protesta énergiquement: «Dieu t’en garde, Seigneur! cela ne t’arrivera pas.»

L’apôtre ne pouvait imaginer que le Messie soit humilié, condamné à souffrir et à mourir. Or Jésus le réprimanda aussitôt avec sévérité: «Tu es pour moi une occasion de chute: tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes.» (Mt 16, 22-23) Il ajouta ensuite à l’intention de tous les disciples:

Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive. (Lc 9, 23)

Le vrai chemin vers la gloire

Pour entrer dans sa gloire, Jésus devait donc passer par la souffrance, les douleurs de la Passion, les affres de la mort. Chose tout aussi étonnante: ses disciples sont appelés à partager le même destin. Cette révélation, d’abord incomprise des apôtres, va s’éclairer et prendre toute sa signification à la lumière de la Transfiguration.

Selon son habitude Jésus s’était retiré dans la montagne pour prier. Il était accompagné de Pierre, Jacques et Jean, les trois disciples qui allaient bientôt être les témoins de son agonie au Jardin de Gethsémani.

Les trois apôtres sont fatigués et tombent de sommeil, mais voilà que, s’éveillant soudain, ils sont fascinés par l’étrange vision de Jésus rayonnant de lumière. Celui-ci s’entretient avec Moïse et Élie de son exode, de son départ, c’est-à-dire de sa mort prochaine qui aura lieu à Jérusalem.

Par cette mort, il nous libérera, nous entraînera à sa suite dans la gloire comme jadis Moïse, le guide du premier exode, avait sauvé le peuple d’Israël de l’esclavage d’Égypte pour le conduire dans la Terre Promise.

La voix du Père et la mission de Jésus

Même si les disciples désirent vivement que cette expérience se prolonge, la Transfiguration ne peut être qu’une halte passagère. Le chemin est maintenant tracé, éclairé: il faut désormais s’y engager dans la foi comme le proclament la voix du Père qui se fait entendre:

Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi: écoutez-le! (Lc 9, 35)

Voici, avec la scène de la Transfiguration, nous avons aujourd’hui le troisième volet du triptyque constitué par la confession de Pierre, l’annonce de la Passion et la Transfiguration. Nous sommes là au cœur de l’Évangile selon saint Marc, au cœur de la révélation que Jésus fait à ses disciples de sa personne et de sa mission. Entre ces trois volets, un lien essentiel: connaître Jésus, c’est entrer avec lui dans son mystère de mort-résurrection.

Alors que les passages précédents mettaient l’accent sur l’aspect sacrificiel de la mission de Jésus, la Transfiguration révèle aux disciples son aspect glorieux.

Tout ne s’achèvera pas dans la mort mais, au contraire, tout s’ouvrira sur la gloire.

Références bibliques

Gn 22, 1-2.9-13.15-18 / Rm 8, 31b-34 / Mc 9, 2-10