Lectures du Dimanche 14 Janvier 2024
Pour les lectures du jour, consultez AELF – 14 janvier 2024.
«Jean le Baptiste se trouvait avec deux de ses disciples. Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit: « Voici l’Agneau de Dieu ».» (Jn 1, 35-42)
Témoignage de Jean-Baptiste sur Jésus
Ce deuxième dimanche du temps ordinaire, celui qui suit la fête du Baptême du Seigneur, nous lisons une partie du témoignage de Jean-Baptiste sur Jésus selon l’Évangile de Jean. Jean, en effet, ne raconte pas le baptême de Jésus par Jean-Baptiste, qui signale le début du ministère public de Jésus dans les autres évangiles, mais il s’attarde sur le témoignage du Baptiste.
Et notre évangile commence par cette parole que le prêtre prononce à chaque eucharistie avant la communion: « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde».
Cette expression qui nous est familière puisque nous l’entendons souvent n’est cependant pas si évidente à comprendre. Essayons de mieux percevoir ce qu’elle signifie vraiment.
Référence culturelle et historique de l’expression
Le titre d’agneau de Dieu faisait, dans le monde juif, évidemment référence à l’agneau mangé chaque année lors de la célébration pascale en mémoire de la sortie d’Egypte d’Israël. Nous avons sans doute en mémoire le récit de l’exode: durant la nuit de la fuite, Dieu demande à Moïse de marquer le linteau des portes des Juifs avec le sang des agneaux immolés. Ainsi, il préservera de la mort et sauvera les premiers-nés des Juifs.
Interprétation du ‘Péché du Monde’
En même temps, cette expression se référait aussi à l’agneau qu’on chassait chaque année au désert, symboliquement chargé par le prêtre de tous les péchés du peuple. Et c’est vraisemblablement à cet événement que Jean-Baptiste fait allusion quand il dit: Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. Remarquons qu’il ne dit pas les péchés du monde, mais bien le péché du monde.
Ainsi, le « péché du monde » ce n’est pas telle ou telle transgression, ni même l’ensemble des transgressions. C’est plutôt le monde des hommes dans son ensemble dans la mesure où il ne reçoit pas le message du Christ et ne se laisse pas transformer par lui.
Le « péché du monde » c’est le fait que notre monde, celui où nous vivons, n’est pas structuré selon l’Évangile.
Le péché du monde c’est que les pauvres et les petits sont écrasés, que tant d’hommes et de femmes souffrent de la faim, que tant de personnes sont chassées de leurs maisons et de leurs pays par la guerre, que les riches deviennent plus riches et que les pauvres deviennent plus pauvres, que tant de malades meurent par manque de médicaments alors que des sommes astronomiques sont dépensées à développer des engins de mort.
Le péché du monde, c’est l’existence des guerres, de l’avortement, de la peine de mort. C’est la violation de tous les droits des personnes et des peuples. Le péché du monde c’est aussi le silence et l’inaction coupables devant toutes ces injustices et ces crimes.
La Mission de l’Agneau de Dieu
Oui, c’est de ce péché-là, c’est du refus du Christ et de l’évangile qu’est venu nous délivrer l’Agneau de Dieu reconnu par Jean. Certes, me direz-vous, cela fait plus de 2000 ans qu’il est venu et pourtant le monde est toujours dans son péché et parfois l’Eglise et elle-même et ses membres y ont part.
Parfois, tout semble même aller de plus en plus mal! Alors que faut-il croire ? Le monde et l’Eglise elle-même sont constitués d’individus et de personnes. La Vérité, le Christ lui-même ne peut pas se révéler à un groupe de personnes, mais à chacune et à chacun de nous en particulier.
C’est à chacun et à chacune de nous et cela en toute liberté, qu’il revient de recevoir et de reconnaître le Fils de Dieu, d’accepter son message et de se laisser transformer par lui.
Le Devoir des Chrétiens
Chacune et chacun de nous doit reconnaître que le Christ est la lumière des nations. Et nous chrétiens, baptisés, il est de notre devoir, tout comme Jean le Baptiste, de rendre témoignage de notre foi en Christ, lumière des nations, Agneau de Dieu qui enlèves le péché du monde!
Ce témoignage peut être de deux sortes. Il peut se faire parole, tout comme je le fais maintenant. Nous pouvons dire et affirmer que pour nous le Christ et son évangile est la solution au péché, au mal dans ce monde. Toutefois, notre témoignage ne sera vraiment efficace que si notre parole devient elle-même acte.
Dire que le Christ est la lumière du monde est une chose. Mais devenir soi-même un reflet de cette lumière est un témoignage bien plus vrai et convaincant encore.
En ce dimanche, je nous invite tous à devenir, à la suite du Christ, à la suite de Jean-le-Baptiste, de petites lumières pour le monde, pour nos frères et sœurs. Ainsi, plongés dans la lumière de Dieu, le monde pourra reconnaître que Jésus est vraiment «l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde». Amen.
Références bibliques
- 1 S 3, 3b-10.19
- Jn 1, 35-42
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