L’évangile du jour traite des questions de rivalités et de jalousies.
Dans la première lecture, Josué jalouse les dons prophétiques faits aux deux anciens, Eldad et Médad, qui n’ont même pas daigné venir à la tente de la Rencontre. Alertant Moïse, celui-ci lui répond de manière claire:
«Serais-tu jaloux pour moi? Ah! Si le Seigneur pouvait faire de tout son peuple un peuple de prophètes! Si le Seigneur pouvait mettre son esprit sur eux!»
Nb 11, 29
Refusant de se considérer comme l’unique propriétaire de la prophétie – une part de son esprit a tout juste été distribué aux septante anciens –, il sait reconnaître et accueillir avec joie le bien qu’il rencontre.
Une scène analogue se déroule dans l’évangile d’aujourd’hui.
Cet épisode fait suite à celui de dimanche dernier, et dans lequel Jésus disait:
«Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé.»
Mc 9, 37
Or, quelque temps après, les disciples sont frustrés de ce que quelqu’un d’externe à leur groupe chasse les démons – c’est-à-dire fait des guérisons.
Pour comprendre la frustration des disciples et de Jean en particulier, il faut se souvenir que quelque temps auparavant, Jésus avait envoyé ses disciples en mission avec le pouvoir de chasser les démons.
Ils étaient revenus tout fiers de leurs prouesses, mais un homme avait aussi par la suite emmené son fils possédé à Jésus en lui disant que les disciples avaient été incapables de le guérir.
Le succès des autres est parfois difficile à accepter, surtout lorsque nous faisons nous-mêmes l’expérience de l’échec!
La réponse de Jésus aux récriminations jalouses de Jean est, comme celle de Moïse, ouverte et magnanime:
«Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi; celui qui n’est pas contre nous est pour nous.»
Mc 9, 39-40
Les Apôtres ont appris, ce jour-là, une leçon importante: nous n’avons pas le monopole du bien! De même que Dieu n’a pas limité son pardon au seul sacrement de la réconciliation, de même Dieu peut fort bien opérer des merveilles en-dehors du groupe officiel des Douze.
Dans l’évangile comme dans la première lecture, l’enseignement est le même: il n’y a pas de monopole: ni celui de la vérité, ni celui du bien, ni un monopole des miracles.
Cet enseignement libérateur, c’est à nous que Jésus le fait aujourd’hui, comme un appel à l’ouverture et à l’accueil à l’autre.
Nb 11, 25-29 / Jc 5, 1-6 / Mc 9, 38-43.45.47-48
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là,
Jean, l’un des Douze, disait à Jésus:
«Maître, nous avons vu quelqu’un
expulser les démons en ton nom;
nous l’en avons empêché,
car il n’est pas de ceux qui nous suivent.»
Jésus répondit:
«Ne l’en empêchez pas,
car celui qui fait un miracle en mon nom
ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi;
celui qui n’est pas contre nous
est pour nous.
Et celui qui vous donnera un verre d’eau
au nom de votre appartenance au Christ,
amen, je vous le dis,
il ne restera pas sans récompense.
Celui qui est un scandale, une occasion de chute,
pour un seul de ces petits qui croient en moi,
mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou
une de ces meules que tournent les ânes,
et qu’on le jette à la mer.
Et si ta main est pour toi une occasion de chute,
coupe-la.
Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle
que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains,
là où le feu ne s’éteint pas.
Si ton pied est pour toi une occasion de chute,
coupe-le.
Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle
que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds.
Si ton œil est pour toi une occasion de chute,
arrache-le.
Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu
que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux,
là où le ver ne meurt pas
et où le feu ne s’éteint pas.»
Pour les lectures du jour, consultez AELF – 29 septembre 2024.
Comments are closed.