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Avr 19

La Mandchourie: contexte et voyage de la première mission

A l’occasion des 100 ans de la Société missionnaire de Bethléem (SMB), nous initions une série sur les commencements de ses engagements missionnaires. Pour ce premier volet, nous nous intéressons à la Mandchourie, et plus particulièrement au contexte et au trajet jusqu’à ce lieu de leur première mission.

La Mandchourie fut la première terre de mission de la Société missionnaire de Bethléem. De longs hivers caractérisent le climat de cette région du Nord-Est de la Chine, entourée de montagnes. Ces conditions difficiles, qui demandent aux étrangers de grande qualité d’adaptation, convainquirent le pape à y envoyer des Suisses, alors qu’il devait désigner au supérieur Bondolfi un territoire de mission. Ainsi, « les fils des Alpes étaient les plus aptes à entreprendre l’évangélisation de ces contrées. »

La Société Missionnaire de Bethléem ne fut pourtant pas la première affectée à l’évangélisation de la Mandchourie. Auparavant, cette tâche revenait à la Société des Missions étrangères de Paris. Le territoire était cependant trop vaste, puisqu’il fallait à leur supérieur Mgr Verrolles jusqu’à huit semaines de voyage en chariot pour se rendre dans les bourgades les plus éloignées. Il fut alors décidé de diviser ce territoire en deux missions : la province du Hei-loung-kiang, la plus septentrionale, reçut l’aide bienvenue de la Société Missionnaire de Bethléem.

 

Malheureusement, ils ne purent que partiellement compter sur le travail accompli plus tôt par leurs confrères des missions étrangères de Paris. En effet, après des débuts prometteurs, plusieurs obstacles survinrent qui entravèrent les progrès de l’œuvre missionnaire : la persécution des Boxeurs -milice formée de jeunes gens s’estimant invulnérables après un mois d’entraînement à la boxe- en 1900, la guerre russo-japonaise de 1904-05, l’épidémie de peste de 1911, la première guerre mondiale qui retint certains missionnaires, en plus de l’hostilité de certaines autorités locales…

Tel est le contexte dans les années 1920, lorsque les premiers frères de Bethléem cherchent à se rendre à Tsitsikar, la capitale de la province du Hei-loung-kiang. En 1926, les frères Andres et Hiltl optèrent pour l’option la plus rapide : la voie terrestre. Depuis Immensee – siège de la communauté, les missionnaires passaient par Berlin, Varsovie puis Moscou, où ils montaient à bord du Transsibérien, qui les emmenait directement au but (cf. Carte ci-dessus).

Une autre voie, plus longue mais plus appréciée car moins pénible et plus intéressante, était celle de la mer. Après avoir rejoint un port européen comme Marseille ou Gênes, les frères missionnaires embarquaient à bord d’un navire et traversaient la méditerranée. Après avoir emprunté le Canal de Suez, ils devaient encore franchir l’Océan Indien et la mer de Chine dont ils atteignent finalement le rivage. Un dernier long trajet en train, pour traverser la Chine du Sud au Nord, les sépare de leur destination…

 

Benoît Dénervaud