Le passage de l’épître aux Corinthiens de la lecture d’aujourd’hui, a longtemps amené à considérer le célibat, la vie consacrée comme supérieure au mariage ! Si nous lisons ce passage sans essayer d’en comprendre le contexte, et bien nous arriverons aussi à une telle interprétation, mais il est important de se rappeler que Paul parle du “monde qui passe” dans un contexte eschatologique.
Pour Paul, du moins dans les premières années de son ministère, le retour du Christ était imminent. Paul était tellement pris par le Christ, qu’il attendait son retour avec impatience et c’est pour cela qu’il invite les communautés chrétiennes dont celle de Corinthe à faire de même.
Ainsi, puisque le Christ va bientôt revenir, Paul exhorte ses lecteurs à mener désormais leur vie quotidienne – mariage, affaires et autres activités – comme si le monde à venir était déjà présent. Face à l’avènement prochain du Christ, le mariage et tout ce qui concerne la vie matérielle devient secondaire.
Jésus utilise fréquemment les exclamations “Quel bonheur!” et “Quel malheur!” pour établir des constats. On risque donc d’en durcir le sens si on les interprète comme une récompense – “Vous serez heureux si…” – ou une sanction – “Malheur à vous les riches…”.
Éclairé de la lumière de l’Esprit dont il est rempli, et riche de sa propre expérience d’homme lucide et intelligent, Jésus connaît bien les comportements qui rendent heureux ou malheureux. Sa conviction, c’est que notre Père des cieux nous a créés pour le bonheur.
Le psautier qu’il fréquentait assidûment commence par “Heureux…” et lui-même ouvre son grand sermon sur la montagne par les Béatitudes. Un vrai fils de Dieu, une fille de Dieu, cherche le bonheur et repousse les voleurs de bonheur.
Un tel enseignement jure avec une vieille éducation au malheur, où l’on n’était bien avec Dieu que lorsqu’on souffrait. En réaction, faut-il maintenant proclamer: “Tout pour le bonheur! Supprimons les contraintes et la souffrance, et nous serons heureux!”?..
Ce n’est pas si simple, comme nous le savons bien. Les Béatitudes signalent des chemins de bonheur au milieu même des problèmes de la vie.
1 Co 7, 25-31 / Lc 6, 20-26
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
Jésus, levant les yeux sur ses disciples, déclara:
«Heureux, vous les pauvres,
car le royaume de Dieu est à vous.
Heureux, vous qui avez faim maintenant,
car vous serez rassasiés.
Heureux, vous qui pleurez maintenant,
car vous rirez.
Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent
et vous excluent,
quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable,
à cause du Fils de l’homme.
Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie,
car alors votre récompense est grande dans le ciel;
c’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes.
Mais quel malheur pour vous, les riches,
car vous avez votre consolation!
Quel malheur pour vous qui êtes repus maintenant,
car vous aurez faim!
Quel malheur pour vous qui riez maintenant,
car vous serez dans le deuil et vous pleurerez!
Quel malheur pour vous
lorsque tous les hommes disent du bien de vous!
C’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les faux prophètes.»
Pour les lectures du jour, consultez AELF – 11 septembre 2024.
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