«Celui qui entend la Parole et la comprend porte du fruit» (Mt 13, 18-23)
Pour les lectures du jour, consultez AELF – 26 juillet 2024.
L’Église célèbre aujourd’hui Sainte Anne et Saint Joachim.
Les quatre évangélistes canoniques ne nous disent rien sur ces deux grands saints, mais ils sont mentionnés dans trois évangiles apocryphes.
Ce sont ces écrits qui nous révèlent leurs noms, Anne et Joachim, et nous disent qu’ils étaient les parents de la Vierge Marie.
Quant à l’évangile d’aujourd’hui, il s’agit de l’interprétation de la parabole du semeur que Jésus propose à ses disciples.
Le fait que Jésus interprète une parabole est très inhabituel, puisque l’usage classique de la parabole comportait une technique selon laquelle le rabbin ou le maître amenait chaque auditeur à tirer ses propres conclusions de la parabole. Aussi, cette parabole pourrait très bien se passer de prédication, puisqu’elle nous offre l’interprétation qu’en faisait très certainement l’Église primitive.
Cette interprétation reste d’actualité et nous interpelle dans notre façon d’écouter et d’accueillir la parole de Dieu. Adapté à notre époque, le message de cette parabole serait alors le suivant: les terrains sont les cœurs de ceux qui entendent la parabole.
- Il y a ceux qui l’entendent sans aucun lendemain, qui, à la première écoute, sourient et s’en débarrassent d’un revers de main: les gens trop sérieux qui n’ont pas de temps à perdre avec des histoires d’enfant…
- Il y a ceux qui, après l’avoir entendue, éprouvent le besoin urgent de la réécouter et de s’en imprégner, mais bien vite interpellés et dérangés par elle, ils trouvent plus prudent de l’oublier.
- Il y a ceux qui comprennent qu’il faut se mettre à l’écouter sans cesse pour être éclairés, transformés, transportés, par elle, mais ils sont tellement accaparés par les choses de la terre qu’ils finissent par la mettre de côté.
- D’autres enfin ne se lassent pas de s’en nourrir, de s’en abreuver. Grâce à elle, ils se remettent toujours en question, grandissent en humilité, en paix, en foi, en espérance et en charité.
Ainsi, pour résumer, cette interprétation de la parabole du semeur nous invite à accueillir la parole et à nous efforcer de la mettre en pratique.
Toutefois, cette interprétation n’est pas la seule envisageable. Dieu sait, en effet, que, dans le cœur de l’homme, la bonne terre est rare. Tous, nous sommes à notre manière ce bord de chemin où nulle parole ne peut être reçue, ce sol pierreux où nulle herbe ne prend racine, ce buisson d’épines où toute graine est étouffée.
La merveilleuse fécondité de la parole de Dieu est telle que, malgré nos limites, nos faiblesses et notre péché, elle accomplit son œuvre dans le cœur des hommes.
Dieu veut que tous aient accès à la Vie en Christ. Personne n’est exclu! Là où nous pensons parfois peut-être « semence perdue », Dieu voit « chance donnée » à tous.
Semer la Parole à la manière de Dieu est une des tâches prioritaires pour l’Église, et cela, particulièrement dans nos régions, où cette Parole n’est souvent plus écoutée! « Proposer la foi » aux hommes d’aujourd’hui implique que les « semeurs » ne choisissent pas a priori la terre facile, et qu’ils ne recherchent pas le succès immédiat.
Une Église authentiquement missionnaire se porte vers les terres dures et ingrates qui ont tant besoin d’entendre le Message. Certes, la « bonne terre » attend aussi la semence divine et il n’est pas interdit de se réjouir de la voir se couvrir de moissons.
Mais notre mission ne s’arrête pas là. Il est temps de « sortir » pour semer!
Jr 3, 14-17 / Mt 13, 18-23
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