«Les montagnes laisseront couler le vin nouveau.» (Am 9, 13)
Pour les lectures du jour, consultez AELF – 06 juillet 2024.
Au cours de la semaine écoulée, les lectures du Livre d’Amos ont plutôt interpellé le peuple d’Israël, le mettant en garde de s’installer dans ses suffisances, ses certitudes, le confort et l’insouciance envers ceux et celles qui ploient sous le fardeau des injustices de la part des plus forts. Aujourd’hui, le ton est tout autre.
Le prophète Amos annonce des temps nouveaux, un vin nouveau: la restauration de la dynastie de David et une ère de bonheur paradisiaque pour le peuple d’Israël.
Dans notre société actuelle, la publicité insiste souvent sur la nouveauté d’un produit lorsqu’elle veut en faire la promotion. Celle-ci constitue à elle seule un puissant argument de vente, car en principe, le lancement d’un nouveau produit se fonde sur les améliorations que la nouveauté porte naturellement. Il est aussi question de nouveauté dans l’évangile d’aujourd’hui, dans l’image du tissu et du vin nouveau.
Pourtant, à l’époque de Jésus, la nouveauté ne représente pas le même attrait, mais suscite au contraire la méfiance d’un contexte conservateur, qui accorde une grande valeur à ce qui vient du passé, aux traditions, aux institutions. Beaucoup de fonctions et de professions sont héréditaires: on est marchand ou prêtre de père en fils. L’ancienneté est gage de reconnaissance.
Ainsi, les nouveautés apportées par Jésus-Christ, telles que le non-respect du jeûne strict, ne séduisent pas outre mesure ses contemporains. L’évangéliste Matthieu tient compte de cette réalité en rédigeant son œuvre, et communiquer la nouveauté du message évangélique constitue pour lui un véritable défi. Cette question y est donc abordée dans trois brefs passages, où Jésus, s’exprimant à la manière d’un sage, insiste sur la nécessité de choisir.
En choisissant de suivre Jésus, le disciple ne peut pas demeurer attaché à toutes les pratiques, institutions et traditions qui relèvent du judaïsme, car on ne peut pas coudre un nouveau tissu sur un vieux vêtement.
Cet enseignement de Jésus demeure actuel: nous avons tous à faire des choix. Choisir est toujours un peu douloureux, puisque cela signifie renoncer aux autres options et se rendre pour un moment plus vulnérable, parfois plus pauvre. Toutefois, ces étapes sont nécessaires afin de grandir en Christ et de porter des fruits nouveaux.
Am 9, 11-15 / Mt 9, 14-17
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