La Parole de Dieu nous invite aujourd’hui à contempler un double mystère de transformation : celui de Saul, devenu Paul sur le chemin de Damas, et celui du croyant nourri du pain vivant descendu du ciel. Deux chemins d’une même rencontre : passer de la mort à la vie par le Christ ressuscité.
« Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. » (Jn 6, 54–55)
Le zèle aveugle d’un persécuteur
La première lecture, tirée des Actes, nous raconte la conversion de Saul, futur apôtre des nations. Il est animé d’un zèle sincère, mais déformé :
« La rage meurtrière l’animait » (Ac 9,1). Il veut défendre la gloire de Dieu, mais selon une compréhension figée, incapable d’accueillir le mystère nouveau révélé en Jésus.
Dans cette tension dramatique, le Dieu de Jésus-Christ — et donc aussi celui de Moïse — vient à sa rencontre, non pas pour le détruire, mais pour le transformer.
Une rencontre bouleversante avec le Ressuscité
Sur le chemin de Damas, tout bascule : le Christ ressuscité se révèle. Saul ne le cherchait pas, mais c’est le Christ qui vient à lui, l’appelle, le nomme, l’interroge.
Aveuglé par cette lumière, Saul est conduit à Damas, incapable de voir ni de manger. Il entre alors dans un temps de mort symbolique, un jeûne de trois jours, une obscurité profonde qui prépare une résurrection.
Quand Ananie lui impose les mains, l’Esprit Saint descend sur lui, ses yeux s’ouvrent, il reçoit le baptême, il devient un homme nouveau. Saul, le persécuteur, devient Paul, le témoin du Christ. C’est une conversion-résurrection.
La Vie reçue dans l’Eucharistie
Ce que Paul a vécu en acte, l’Évangile d’aujourd’hui nous le dit avec puissance.
Jésus se donne comme vraie nourriture, vraie boisson.
Communier à son Corps et à son Sang, c’est participer à sa vie, à sa résurrection, à son mystère pascal. L’Eucharistie n’est pas seulement un souvenir, elle est une rencontre réelle, une transformation intérieure.
Dans la nourriture ordinaire, notre corps assimile.
Mais dans l’Eucharistie, c’est le Christ qui nous assimile à lui, qui nous façonne à son image.
Comme Paul, nous sommes appelés à renaître, à laisser le Christ vivre en nous, à nous laisser guider par l’Esprit.
Prière du jour
Seigneur Jésus,
éclaire nos yeux,
ouvre nos cœurs,
et donne-nous de renaître à ta lumière.
Fais de nous des disciples fidèles,
guidés jour après jour par ton Esprit.
Amen.
Références bibliques
- Actes 9, 1–20
- Jean 6, 52–59
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
les Juifs se querellaient entre eux :
« Comment celui-là
peut-il nous donner sa chair à manger ? »
Jésus leur dit alors :
« Amen, amen, je vous le dis :
si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme,
et si vous ne buvez pas son sang,
vous n’avez pas la vie en vous.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang
a la vie éternelle ;
et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
En effet, ma chair est la vraie nourriture,
et mon sang est la vraie boisson.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang
demeure en moi,
et moi, je demeure en lui.
De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé,
et que moi je vis par le Père,
de même celui qui me mange,
lui aussi vivra par moi.
Tel est le pain qui est descendu du ciel :
il n’est pas comme celui que les pères ont mangé.
Eux, ils sont morts ;
celui qui mange ce pain
vivra éternellement. »
Voilà ce que Jésus a dit
alors qu’il enseignait à la synagogue de Capharnaüm.
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 9 mai 2025.
Pour méditer :
- Suis-je prêt à reconnaître le Christ là où je ne l’attendais pas ?
- Est-ce que je vis l’Eucharistie comme une vraie transformation ?
- Quels pas concrets m’invite-t-il à faire pour renaître à sa lumière ?
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