«Quel est le premier de tous les commandements?» (Mc 12, 28)
Pour les lectures du jour, consultez AELF – 06 juin 2024.
Ne manquons pas de relever dans l’évangile d’aujourd’hui la droite démarche du scribe, qui cherche le chemin du Royaume. Sa question est toute légitime: parmi les multiples prescriptions de la Loi, quelle est la plus importante?
Nous dirions aujourd’hui: dans la foi chrétienne, qu’est-ce qui est vraiment central?
Pour répondre à la demande, Jésus indique un chemin quelque peu différent. Il aurait pu faire un inventaire de tous les commandements existants, faire des tris et établir des hiérarchies. Il préfère conduire le scribe vers une sorte de source secrète, vers ce qui constitue le cœur de l’Alliance. Jésus part de ce qui remue en profondeur le croyant quand celui-ci se tourne vers Dieu pour prier et confesser sa foi.
Les paroles auxquelles Jésus fait référence sont en effet les paroles d’une prière, celle que récitait le Juif pieux le matin et le soir, et même trois fois par jour:
«Écoute Israël, le Seigneur notre Dieu est l’Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur.»
Une prière-confession de foi destinée à affermir quotidiennement l’attachement du croyant au Dieu unique. On est frappé par la clarté de ces paroles: «de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force.» (Dt 6,4-5)
L’être humain dans sa totalité, y compris dans son affectivité religieuse profonde, qui est appelé à s’investir dans ce mouvement d’amour vers Dieu.
Le premier commandement, c’est laisser battre en nous-mêmes un cœur de fils et de fille de l’Alliance.
Cela, est-il possible? Un homme, peut-il aimer Dieu? Ce n’est évidemment possible que parce que Dieu lui-même a déjà répandu en nos cœurs son Esprit, l’Esprit qui nous attire vers Lui et nous le fait connaître comme Père. D’où la prière que Jésus nous a enseignée et qui doit être par excellence la prière du chrétien:
«Notre Père qui est au cieux, que ton Nom soit sanctifié, que ton Règne vienne, que ta Volonté soit faite…» (Mt 6, 9-10)
La grâce à demander tout au long de notre vie chrétienne, c’est de nous laisser bouleverser par la beauté de l’amour d’un Dieu qui ne cesse de faire le premier pas. Nous laisser bouleverser, au point de désirer lui offrir le don de notre réciprocité. La grande soif de Dieu est cette réciprocité de notre part. L’aimer en retour, non du bout des lèvres, mais du fond de notre être.
Dieu n’a pas besoin d’autre holocauste ou sacrifice de notre part. À la condition de déborder d’amour à notre tour pour nos frères, comme Lui-même aime à l’excès chacun de nous:
«Tu aimeras ton prochain comme toi-même» (Mc 12, 31).
2 Tm 2, 8-15 / Mc 12, 28b-34
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