« Voici le sang de l’Alliance que le Seigneur a conclue avec vous. » (Ex 24, 8) Au cœur de Béthanie, Marthe incarne l’accueil actif du Christ : dans son service éperdu et dans sa confession de foi, elle révèle comment la présence de Jésus transforme la peine en espérance vivante.
Marthe, servante attentive et sœur fidèle
Les trois récits où apparaissent Marthe, Marie et Lazare (Lc 10, 38‑42 ; Jn 11, 1‑44 ; Mt 26, 6‑13) soulignent tour à tour l’action fraternelle de Marthe, sa dévotion et sa foi. Dans la première apparition, elle reçoit le Maître :
« Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. » (Jn 11, 21)
Son « si… » porte le poids de l’absence et de la déception, mais laisse entrevoir un désir d’intercession : « Tu aurais demandé, et Dieu t’aurait exaucé. » (Jn 11, 22)
Marthe se fait voix de la prière chrétienne : elle conjugue le service fraternel et la confiance en la puissance de Jésus.
La présence qui bouleverse l’espérance
En dialogue avec Marthe, le Christ dévoile la portée du mot « maintenant » :
« Crois‑tu cela ? Elle répondit : ‘Oui, Seigneur, je crois…’ » (Jn 11, 26‑27)
Au-delà de l’espérance d’une résurrection « au dernier jour », Jésus s’affirme « la Résurrection et la Vie » : sa venue vient susciter un « oui » profond, renouvelant la foi de Marthe — et de Marie dans le silence de son cœur.
Service et contemplation : la tension évangélique
Dans l’Évangile selon Luc, Marthe apparaît aux côtés de Marie, symbole de la contemplation :
« Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire : Marie a choisi la meilleure part. » (Lc 10, 41‑42)
L’accueil du Seigneur exige à la fois le service actif et l’écoute silencieuse : Marthe, en servant le repas, et Marie, en écoutant sa parole, invitent chacun de nous à trouver l’équilibre évangélique.
Renaître à l’espérance par la foi
Le récit de la résurrection de Lazare conclut l’histoire : la mort cède devant la parole de Jésus — parole qui devient acte. Marthe, témoin de ce miracle, nous apprend que le service fidèlement accompli, lorsqu’il est habité par la foi, porte ses fruits au-delà de nos peines.
Prière du jour
Seigneur Jésus,
toi qui es venu chez Marthe et Marie,
offre-nous un cœur de serviteur et une oreille d’enfant,
pour que, dans la prière et le service,
nous renaissions à l’espérance.
Amen.
Références bibliques
- Exode 24, 3-8
- Luc 10, 38-42
- Jean 11, 1-44
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
Jésus entra dans un village.
Une femme nommée Marthe le reçut.
Elle avait une sœur appelée Marie
qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole.
Quant à Marthe, elle était accaparée
par les multiples occupations du service.
Elle intervint et dit :
« Seigneur, cela ne te fait rien
que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ?
Dis-lui donc de m’aider. »
Le Seigneur lui répondit :
« Marthe, Marthe, tu te donnes du souci
et tu t’agites pour bien des choses.
Une seule est nécessaire.
Marie a choisi la meilleure part,
elle ne lui sera pas enlevée. »
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 29 juillet 2025.
Pour méditer
- Dans quelles « agitations » du service ai‑je besoin d’entendre davantage la voix du Christ ?
- Comment ma foi peut‑elle transformer la peine en espérance vivante, à l’exemple de Marthe ?
- Quelle « meilleure part » suis‑je invité(e) à choisir aujourd’hui ?
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