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Fév 19

Tendre la joue

Lectures du dimanche 20 février 2022

«Comme Adam est fait d’argile, ainsi les hommes sont faits d’argile ; comme le Christ est du ciel, ainsi les hommes seront du ciel.» (1 Co 15, 48)

Sans doute l’évangile que nous venons d’entendre a-t-il de quoi nous surprendre : aimer nos ennemis, faire du bien à ceux qui nous ont fait du mal, aller jusqu’à présenter la joue à qui nous frappe… n’est-ce pas là une conduite propre à nous rendre la vie impossible ? Cependant, gardons-nous de refuser cette page d’évangile, mais cherchons plutôt à la comprendre.

Il est évident que Jésus ne veut pas encourager les méchants de tout genre, ni ne souhaite davantage que ses disciples soient là risée de tous à cause de leur naïveté. Néanmoins, il exige de nous plus qu’un amour intéressé : «Si vous aimez ceux qui vous aiment, (…) si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs en font autant.» (Lc 6, 32-33) Ce qui nous est demandé, c’est un amour désintéressé, une générosité sans limites à l’image même de l’amour de Dieu : Faire le bien sans espérer de retour, telle est la caractéristique des fils du Dieu très-haut, qui est bon même envers les ingrats et les méchants.

À n’en pas douter, une telle attitude exige courage et abnégation de notre part. En effet, comment éviter de se montrer agacé devant celui qui, avec sans-gêne, vient constamment nous demander un service ou nous emprunter quelque chose ? Comment accueillir avec bienveillance le pauvre à qui il faut donner sans espoir de retour ? Comment aller à la rencontre du mal-aimé qui réclame une amitié qu’il ne sera pas capable de rendre ? Comment supporter l’importun toujours dans le besoin et qui n’est même pas capable d’exprimer la moindre reconnaissance ? Oui, l’amour désintéressé n’est pas facile à pratiquer !

Il n’en demeure pas moins vrai que la charité est la loi suprême du chrétien et qu’elle doit régler notre conduite ! Même si la prudence et le souci légitime de nos intérêts nous commandent parfois de résister à qui nous fait du tort, la charité doit cependant toujours avoir son mot à dire. C’est ainsi que le chrétien ne se vengera pas, ne rendra pas le mal par le mal, ne gardera en son cœur ni haine ni rancune.

La première lecture nous a rapporté le bel exemple de David, épargnant son ennemi alors qu’il avait la possibilité de le tuer. Or Jésus nous demande une attitude encore plus généreuse : «Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient.» (Lc 6, 27-28) C’est là un idéal vers lequel nous devons tendre résolument.

1 S 26, 2.7-9.12-13.22-23 / 1 Co 15, 45-49 / Lc 6, 27-38