CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Sep 09

Tous responsables les uns des autres !

Lectures du dimanche 10 septembre 2023  

«Celui qui aime les autres a pleinement accompli la Loi» (Rm 13, 8-10)

Fidèle à son habitude, Mathieu aime regrouper ensemble toutes les paroles de Jésus se rapportant à un même sujet, à savoir ici, l’enseignement de Jésus sur la vie communautaire de l’Eglise.

C’est le premier de ces enseignements, à savoir celui sur la charité fraternelle, que la liturgie de ce 23e dimanche a choisi de particulièrement mettre en évidence. En effet, tant les deux lectures que cette partie de l’évangile nous parlent de la responsabilité que nous avons les uns envers les autres, personnellement ou en communauté.

Jésus était conscient que dans une communauté comme dans une famille, qu’elle soit grande ou petit, naissent inévitablement des tensions, apparaissent aussi des scandales.

Jésus n’a pas voulu une Eglise de purs et de parfaits. Oui, au sein même de nos communautés, il faut accepter le pécheur, mais il faut le faire comme Jésus a accepté Mathieu le publicain ou la pécheresse, en les invitant et en les aidant à se convertir.

Face aux fautes des autres, face aux scandales, deux extrêmes nous guettent et bien souvent nous tentent. Le premier consiste à imiter ces petites statues représentant trois singes : l’un se cachant les yeux, l’autre se bouchant les oreilles et le troisième la bouche : ne rien voir, ne rien attendre et ne rien dire ! Cette attitude consiste à penser que la faute, la faiblesse de l’autre ne nous regarde pas. Pour préserver notre paix, taisons-nous et laissons-faire. En agissant ainsi, nous n’aidons pas notre prochain à s’améliorer et de ce fait, nous ne l’aimons pas vraiment, puisque nous le laissons seul avec son problème, avec sa difficulté.

Un autre extrême, très en vogue aujourd’hui, consiste à divulguer au grand jour et dans les moindres détails, les faiblesses des autres. Une certaine presse est friande de ce genre de scoops et nous en arrose généreusement et pratiquement quotidiennement. Se justifiant par le devoir d’informer et le droit de savoir du public, ils blessent toutefois l’intégrité et le respect et dû à chaque être humain. Condamner publiquement, déballer la vie des autres sur la place publique et cela, même quand il s’agit d’erreurs ou de fautes commises n’est pas une attitude évangélique.

Solidaires et responsables, cela signifie être respectueux de l’autre tel qu’il soit. Solidaires et responsables, cela signifie aussi être prêt à reprendre l’autre fraternellement pour lu offrir une chance de s’améliorer de se convertir.

Regardons la délicatesse que Jésus préconise pour la correction fraternelle ! De façon toute pédagogique, il présente un chemin plein de discrétion et de respect. Nous sommes bien loin du déballage public et des manchettes sensationnelles. C’est après plusieurs démarches, seul, à deux, à plusieurs, qu’on se résoudra à exclure de la communauté celui qui refuse de se repentir.

Cette attitude peut paraître aux yeux du monde et de certains. Toutefois, elle correspond au commandement le plus important aux yeux de Dieu, le commandement de l’amour qui nous a été rappelé dans la deuxième lecture. En guise de conclusion, gravons dans notre cœur, chers frères et sœurs, cette parole de Paul qui aujourd’hui nous dit : « Frères et sœurs, ne gardez aucune dette envers personne, sauf la dette de l’amour mutuel, car celui qui aime les autres a parfaitement accompli la loi ». Amen.

Ez 33, 7-9 /  Rm 13, 8-10  / Mt 18, 15-20