Étoile de Bethléem SMB
Société missionnaire de Bethléem
CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Déc 12
Jésus et Jean-Baptiste — deux voix, une lumière : comprendre la sagesse qui conduit à la vie

Jésus et Jean-Baptiste — deux voix, une lumière : comprendre la sagesse qui conduit à la vie

Il y a des pages d’Évangile qui nous placent devant un miroir spirituel. Celle d’aujourd’hui en fait partie. Jean-Baptiste et Jésus Lui-même sont tous deux porteurs d’une parole de vie, et pourtant incompris, rejetés, marginalisés. En les contemplant, nous apprenons quelque chose de précieux pour notre propre mission : l’essentiel n’est pas d’être reçu, mais d’être fidèles à Celui qui nous envoie.

Dans la première lecture, Dieu parle à un peuple dérouté par ses échecs et ses errances. Par la voix d’Isaïe, il dit : « Je suis le Seigneur ton Dieu, celui qui t’instruit pour ton bien, qui te conduit sur le chemin où tu marches. » (Is 48,17). Puis viennent ces mots étonnants : « Si tu avais été attentif… ta paix aurait été comme un fleuve. » (Is 48,18). Autrement dit, Dieu ne cesse de guider, mais l’homme, trop souvent, n’écoute pas. Cette surdité spirituelle traverse les siècles. Elle est au cœur du problème que Jésus dénonce.

Dans l’Évangile, Jésus compare sa génération à des enfants qui jouent sur les places : certains jouent de la flûte, mais personne ne danse ; d’autres chantent des lamentations, mais personne ne pleure. Deux appels opposés, une même indifférence. Jésus explique : « Jean est venu… et l’on dit : ‘C’est un possédé !’ Le Fils de l’homme est venu… et l’on dit : ‘Voilà un glouton !’ » (Mt 11,18-19). Deux voix, deux styles, un même refus. Jean, austère, dérange. Jésus, accueillant, scandalise. La sagesse de Dieu, pourtant, se révèle dans l’un comme dans l’autre.

Jean-Baptiste et Jésus sont deux façons complémentaires pour Dieu d’appeler son peuple. Jean est la voix qui secoue, qui prépare, qui dévoile l’urgence. Il vit dans le dépouillement, parle avec feu, dénonce le mal avec une limpidité tranchante. Jésus, lui, marche au milieu des hommes, mange avec les pécheurs, ouvre son cœur aux blessés, laisse sa lumière entrer par la douceur. L’un appelle au réveil, l’autre à la confiance. Ensemble, ils dessinent le visage complet de la miséricorde divine.

Dans la spiritualité de l’Enfant de Bethléem, cette complémentarité devient encore plus claire. Dieu ne s’impose pas d’une seule manière. Parfois Il nous rejoint dans l’aridité du désert, comme avec Jean ; parfois dans la familiarité d’un repas, comme avec Jésus. Mais jamais Il ne cesse d’appeler. L’Enfant de Bethléem nous enseigne cette vérité simple : Dieu parle à la mesure de notre cœur. Il se fait petit pour atteindre les petits. Il se fait doux pour toucher ceux que l’austérité ne peut atteindre. Il se fait vrai pour convertir les puissances enfermées. Rien n’est uniforme dans la manière dont Dieu vient ; tout est ajusté à l’amour.

Alors, que faire lorsque notre témoignage rencontre l’indifférence ou le rejet, comme ce fut le cas pour Jean et Jésus ? Peut-être accepter que la fécondité de la Parole de Dieu ne dépend pas de l’accueil qu’elle reçoit. « La sagesse de Dieu a été reconnue juste à travers ce qu’elle fait », dit Jésus. Ce n’est pas la réaction des autres qui mesure la valeur de notre mission, mais la fidélité de Dieu qui continue son œuvre à travers ceux qui se donnent.

Aujourd’hui, peut-être sommes-nous invités à ne pas craindre d’être incompris. À ne pas chercher à plaire. À ne pas édulcorer la vérité. À vivre simplement ce que Dieu nous inspire, confiants que sa lumière saura trouver son chemin.

Prière du jour

Enfant de Bethléem,
toi qui viens rejoindre chaque cœur
selon la manière qui peut le toucher,
apprends-nous la liberté intérieure des prophètes.
Rends-nous fidèles, même quand nous ne sommes pas compris.
Fais-nous doux comme Jésus,
vrais comme Jean-Baptiste,
et transparents pour que ta lumière passe.
Que notre vie devienne un lieu
où ta sagesse se laisse reconnaître.
Amen.


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus déclarait aux foules :
« À qui vais-je comparer cette génération ?
Elle ressemble à des gamins assis sur les places,
qui en interpellent d’autres en disant :
“Nous vous avons joué de la flûte,
et vous n’avez pas dansé.
Nous avons chanté des lamentations,
et vous ne vous êtes pas frappé la poitrine.”
Jean est venu, en effet ; il ne mange pas, il ne boit pas,
et l’on dit : “C’est un possédé !”
Le Fils de l’homme est venu ; il mange et il boit,
et l’on dit : “Voilà un glouton et un ivrogne,
un ami des publicains et des pécheurs.”
Mais la sagesse de Dieu a été reconnue juste
à travers ce qu’elle fait. »

Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 12 décembre 2025.


Références bibliques

  • Is 48, 17-19
  • Mt 11, 16-19