Étoile de Bethléem SMB
Société missionnaire de Bethléem
CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Déc 20
Ecce ancilla Domini — le oui humble qui ouvre Dieu à notre histoire

Ecce ancilla Domini — le oui humble qui ouvre Dieu à notre histoire

Il est des paroles si simples qu’elles changent le cours du monde. En ce jour, l’Église nous fait entrer dans l’un de ces instants décisifs : la rencontre de Marie avec l’ange Gabriel. Dans le silence d’une maison de Nazareth, Dieu attend la liberté d’un cœur, et l’histoire du salut se tient suspendue à un consentement.

L’Annonciation, que nous lisons aujourd’hui dans l’Évangile selon saint Luc, a traversé les siècles comme l’une des scènes les plus contemplées de la foi chrétienne. D’innombrables artistes ont tenté d’en saisir la lumière, le geste, l’attitude intérieure. Mais au-delà des formes et des couleurs, c’est un mystère de disponibilité qui se révèle : Marie accueille le projet de Dieu non par calcul, mais par confiance. Elle prononce ces mots d’une sobriété bouleversante : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole » (Lc 1,38).

Rien n’indique que Marie ait anticipé cette visite. L’ange arrive sans prévenir, comme Dieu le fait souvent. Pourtant, son cœur — préservé du péché — n’est pas fermé à l’inattendu. Marie ne se crispe pas devant ce qui bouleverse ses projets ; elle accueille l’événement et cherche à en discerner le sens. Elle ne fuit pas la question, mais elle ne se laisse pas non plus envahir par l’angoisse. Une seule interrogation s’élève, simple et droite : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je ne connais pas d’homme ? » (Lc 1,34).

Cette question n’est pas un doute, mais un acte de vérité. Marie ne demande pas des garanties ; elle cherche à comprendre comment Dieu agit. Et lorsque l’ange lui révèle que l’enfant sera conçu par l’Esprit Saint, qu’il sera le Fils du Très-Haut, elle ne réclame pas d’explications supplémentaires. Elle fait confiance. Elle remet son avenir, son corps, son nom, sa réputation entre les mains de Dieu. Sa foi ne s’appuie pas sur une maîtrise du mystère, mais sur l’assurance que « rien n’est impossible à Dieu » (Lc 1,37).

La première lecture, tirée du prophète Isaïe, éclaire cette scène d’une lumière plus ancienne encore. Le prophète annonce un signe donné par Dieu lui-même :
« Voici que la vierge concevra et enfantera un fils » (Is 7,14). Ce signe n’est pas spectaculaire ; il est discret, presque fragile. Dieu ne s’impose pas par la force, mais par la naissance d’un enfant. Ce que Marie accueille à Nazareth est l’accomplissement silencieux d’une promesse ancienne, patiemment mûrie dans l’histoire.

Dans la spiritualité de l’Enfant de Bethléem, ce mystère est central. Dieu n’entre pas dans le monde par le bruit ou la puissance, mais par un consentement humble. Avant la crèche, il y a ce « oui » prononcé dans le secret. Avant la joie de Noël, il y a l’abandon confiant d’une jeune femme qui accepte de ne pas tout comprendre, mais de tout offrir. Marie ne cherche pas à expliquer Dieu ; elle lui fait de la place.

Ce passage nous interroge profondément. Nous aimerions souvent comprendre avant d’accueillir, maîtriser avant de consentir, sécuriser avant de croire. Marie nous enseigne une autre voie : celle de la disponibilité. L’essentiel ne se joue pas au niveau de l’explication, mais de la relation. Il ne s’agit pas tant de résoudre le mystère que de le laisser advenir.

À l’image de Marie, nous sommes appelés à ouvrir nos vies à ce que Dieu veut y faire naître. Non en mettant Dieu au pied du mur, mais en lui offrant un espace de liberté. Non en exigeant des preuves, mais en consentant à l’inattendu. Car le Dieu de Bethléem continue aujourd’hui encore de chercher des cœurs prêts à dire, simplement : me voici.

Prière du jour

Enfant de Bethléem,
toi qui as voulu naître du consentement d’un cœur humble,
apprends-nous la confiance de Marie.
Libère-nous du besoin de tout maîtriser,
ouvre-nous à l’inattendu de Dieu.
Que nos vies deviennent un lieu disponible
où ta Parole peut prendre chair.
Apprends-nous à dire, chaque jour,
dans la simplicité et la paix :
« Que tout m’advienne selon ta parole. »
Amen.


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Au sixième mois d’Élisabeth,
l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu
dans une ville de Galilée, appelée Nazareth,
à une jeune fille vierge,
accordée en mariage à un homme de la maison de David,
appelé Joseph ;
et le nom de la jeune fille était Marie.
    L’ange entra chez elle et dit :
« Je te salue, Comblée-de-grâce,
le Seigneur est avec toi. »
    À cette parole, elle fut toute bouleversée,
et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.
    L’ange lui dit alors :
« Sois sans crainte, Marie,
car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.
    Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ;
tu lui donneras le nom de Jésus.
    Il sera grand,
il sera appelé Fils du Très-Haut ;
le Seigneur Dieu
lui donnera le trône de David son père ;
    il régnera pour toujours sur la maison de Jacob,
et son règne n’aura pas de fin. »
    Marie dit à l’ange :
« Comment cela va-t-il se faire,
puisque je ne connais pas d’homme ? »
    L’ange lui répondit :
« L’Esprit Saint viendra sur toi,
et la puissance du Très-Haut
te prendra sous son ombre ;
c’est pourquoi celui qui va naître sera saint,
il sera appelé Fils de Dieu.
    Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente,
a conçu, elle aussi, un fils
et en est à son sixième mois,
alors qu’on l’appelait la femme stérile.
    Car rien n’est impossible à Dieu. »
    Marie dit alors :
« Voici la servante du Seigneur ;
que tout m’advienne selon ta parole. »


Références bibliques

  • Is 7, 10-14
  • Lc 1, 26-38