4e Dimanche de l'Avent : notre Oui, au Seigneur, qui veut venir nous visiter | Père Ludovic Nobel, supérieur général des Missionnaires de Bethléem

Lectures du dimanche 24 décembre 2023

« Le mystère gardé depuis toujours dans le silence est maintenant manifesté » (Rm 16, 25-27)

Pour les lectures du jour, consultez AELF – 24 décembre 2023.

Notre marche d’Avent, sur la route de Noël, nous a présenté plusieurs modèles de croyants: ces dimanches précédents, c’est Jean le Baptiste qui rendait son témoignage de foi, aujourd’hui, c’est Marie, l’humble servante du Seigneur!

Marie, notre modèle de foi et d’espérance

Chacun a ses modèles… La liturgie nous propose des modèles dans ce temps fort de l’Avent, car elle a compris l’importance du modèle dans la construction d’une personnalité. Aujourd’hui, c’est Marie qui sur notre route d’Avent, touchant à son terme, qui devient notre modèle.

Marie devient notre modèle de foi et d’espérance: elle a cru que l’impossible pouvait devenir possible. Son oui, n’est pas celui d’une insouciante. Elle pose des questions. Elle sait que son oui va susciter des questions, de l’incompréhension, son oui comporte des risques: rejet de Joseph, lapidation, humiliation… et finalement qui va croire que cet enfant est conçu de l’Esprit-Saint?

Mais, si Marie n’avait écouté que la voix de la raison, elle n’aurait pu répondre oui! Si Marie avait voulu toutes les garanties, elle n’aurait pu dire oui!

Mais, en disant: “Je suis la servante du Seigneur“, que tout se passe pour moi, selon ta volonté“, Marie va dépasser la voix de la raison, pour se mettre à l’écoute de la voix de Dieu.

Ce n’est qu’en raison de sa foi, que Marie a pu croire en l’impossible et ainsi dépasser la voix de la raison. Marie est modèle pour nous aujourd’hui parce qu’elle a cru à l’impossible et qu’elle a accepté les conséquences de cet impossible dans sa vie! Sans le oui un peu fou mais courageux de Marie, nous ne pourrions célébrer Noël, Dieu au milieu de nous, d’ici un jour!

La foi entre raison et écoute de Dieu

Dans notre oui, nous sommes aussi souvent tenaillés entre la voix de la raison et la voix de Dieu, qui nous demande parfois de croire à l’impossible, à des choses qu’on ne peut accepter! Faut-il croire à l’Immaculée Conception, faut-il croire en l’Incarnation, faut-il croire en la présence réelle de l’Eucharistie, faut-il croire en tous les enseignements de l’Évangile et de l’Église! Ou alors ne faut-il pas suivre la raison: pain et vin, Jésus, fils de Joseph, avortement, l’euthanasie, mort digne, L’Eglise en train de mourrir, vocation dépassée!

Et finalement, ne serait-il pas plus raisonnable d’avoir une foi en accord avec notre temps et notre société, une foi qui ne nous place pas toujours dans une situation à contre-courant! Peut-être bien, mais une foi raisonnable est-elle encore une foi? Finalement, n’est-ce pas cela la foi: croire en quelque chose que nous ne pouvons ni prouver, ni vérifier!

Oui, la foi, exige de nous une docilité à la voix du Seigneur, elle exige de nous non seulement de croire en l’impossible, mais aussi d’en accepter les conséquences peut-être désagréables dans notre vie!

Pour cela, Marie est aujourd’hui notre modèle. En ce jour qui nous sépare encore de Noël, tout comme Marie, ne craignons pas de dire Oui, au Seigneur, qui veut venir nous visiter.

C’est dans nos coeurs qu’à Noël le Seigneur veut habiter. Sa visite risque nous déranger quelque peu, elle peut même dans certains cas boulverser plans et projets.

Allons-nous lui laisser un peu de place! Sommes-nous prêts à accueillir l’impossible dans notre vie et à dire: qu’il me soit fait selon ta Parole? Ces mots, ne riment-ils pas avec ceux du Notre Père, quand nous disons : que ta volonté soit faite!

Mettons-nous, nous aussi à disposition du Seigneur et redisons-lui : Notre-Père.