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CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Déc 13
À la suite d’Élie — quand Dieu prépare nos chemins et éclaire notre attente

À la suite d’Élie — quand Dieu prépare nos chemins et éclaire notre attente

Il y a dans les jours qui précèdent Noël une lumière discrète qui s’allume dans l’Écriture : celle de la préparation. Rien n’arrive brusquement dans le plan de Dieu. Tout est annoncé, éveillé, murmurée d’avance. Aujourd’hui, la Parole nous invite à marcher dans les pas d’Élie, ce prophète de feu que Dieu envoie toujours avant de venir Lui-même. À travers Élie, à travers Jean-Baptiste, c’est toute la pédagogie de Dieu qui se dévoile : Il prépare, Il façonne, Il ouvre les chemins intérieurs avant de frapper à la porte.

La première lecture évoque Élie comme un brasier traversant l’histoire : « Alors surgit le prophète Élie, comme un feu… » (Si 48,1). Depuis sa disparition mystérieuse dans le char de feu (2 R 2,11), Israël attend son retour. Non pas comme un souvenir mythique, mais comme une promesse vivante. Élie doit revenir, disent les prophètes, pour ramener le cœur du peuple, pour réconcilier, pour restaurer ce qui a été blessé. Il est ce souffle brûlant qui précède la venue du Seigneur.

Et dans l’Évangile, cette attente ancienne s’invite dans la conversation des disciples. Ils descendent de la montagne, encore habités par la lumière de la Transfiguration, et une question s’impose : « Pourquoi les scribes disent-ils qu’Élie doit venir d’abord ? » (Mt 17,10). Ils cherchent à comprendre le plan de Dieu. Ils veulent savoir comment les promesses s’accomplissent.

Jésus répond avec cette douceur ferme qui lui est propre : Élie est bien venu… mais il n’a pas été reconnu. Et les disciples comprennent qu’il parle de Jean-Baptiste. Jean est ce prophète promis, celui qui dérange, qui secoue, qui prépare les cœurs. Celui qui a annoncé la venue du Messie, mais qui a été rejeté, emprisonné, mis à mort. Jésus ajoute alors que Lui aussi connaîtra ce rejet. Le Messie n’est pas accueilli par la force, mais par une lumière que beaucoup refusent de voir.

Dans cette lecture, quelque chose s’éclaire pour nous. Dieu ne vient jamais sans prévenir. Il envoie Élie pour réveiller. Il envoie Jean pour préparer. Et aujourd’hui encore, Il passe dans notre vie par ces appels minuscules qui semblent d’abord anodins : un geste qui nous touche, une parole qui nous travaille, un événement qui nous déroute. Dieu ne force rien. Il prépare.

La spiritualité de l’Enfant de Bethléem nous l’enseigne magnifiquement. Avant que Jésus ne se révèle, il y a la délicatesse du chemin qu’Il trace en secret. Avant la crèche, il y a le consentement silencieux de Marie, la fidélité cachée de Joseph, la prédication brûlante de Jean, le désir profond d’un peuple qui espère. Dieu n’entre pas dans notre monde comme un conquérant, mais comme un enfant. Et pour accueillir un enfant, il faut un cœur rendu simple.

À la suite d’Élie et de Jean-Baptiste, peut-être sommes-nous invités à devenir nous-mêmes des artisans de ce chemin : à laisser Dieu purifier ce qui entrave, adoucir ce qui se durcit, éclairer ce qui s’assombrit. Peut-être sommes-nous appelés, nous aussi, à préparer la venue du Christ autour de nous — non par des discours impressionnants, mais par une manière d’être qui ouvre une brèche pour la lumière.

Aujourd’hui, laissons résonner cet appel discret : ne pas attendre que tout soit prêt pour accueillir Dieu, mais laisser Dieu nous préparer. C’est ainsi que la venue du Christ cesse d’être un événement extérieur pour devenir une naissance intérieure.

Prière du jour

Enfant de Bethléem,
toi qui viens sans bruit dans les chemins ouverts par les prophètes,
prépare en nous un lieu où ta lumière puisse naître.
Rends nos cœurs plus simples,
nos attentes plus vraies,
nos pas plus disponibles à ta venue.
Apprends-nous la vérité d’Élie,
la ferveur de Jean-Baptiste,
et la douceur qui te ressemble.
Amen.


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Descendant de la montagne,
les disciples interrogèrent Jésus :
« Pourquoi donc les scribes disent-ils
que le prophète Élie doit venir d’abord ? »
Jésus leur répondit :
« Élie va venir
pour remettre toute chose à sa place.
Mais, je vous le déclare :
Élie est déjà venu ;
au lieu de le reconnaître,
ils lui ont fait tout ce qu’ils ont voulu.
Et de même, le Fils de l’homme va souffrir par eux. »
Alors les disciples comprirent
qu’il leur parlait de Jean le Baptiste.

Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 13 décembre 2025.


Références bibliques

  • Si 48, 1-4.9-11
  • Mt 17, 10-13