CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Fév 07

… à son image et à sa ressemblance

Lectures du mercredi 8 février 2023

«Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme.» (Gn 1, 27)

Nous abordons aujourd’hui le second récit de la création, rédigé à l’époque du roi Salomon et qui fait référence aux traditions de sagesse des peuples voisins. L’homme naît de la terre, du sol et Dieu le modèle et lui insuffle vie. Il lui donne tout ce qui est nécessaire, lui confie la garde du jardin qu’il a créé et le convie à y travailler et à y faire fructifier la vie. Dieu n’interdit qu’une seule chose à l’être humain : manger le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Il ne faudrait pas croire ici que Dieu lui interdise de développer son intelligence. Cela serait contraire à son commandement : «Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la.» (Gn 1, 28)

Cette interdiction va dans un sens bien différent et se veut plutôt un rappel du rôle de chacun. Dieu a voulu que son œuvre de création et de vie soit une affaire d’équipe entre lui et nous, mais il en demeure le seul maître. Cela est dans l’ordre des choses et le refuser équivaudrait à renoncer à ce pourquoi nous avons été créés. Ce serait à nouveau le chaos. Manger le fruit de cet arbre, c’est rejeter Dieu, c’est nous rejeter nous-mêmes. Ne sommes-nous pas créés à son image et à sa ressemblance ? Refuser de reconnaître que tout nous est donné par la grâce et l’amour de Dieu, que tout nous vient de lui, c’est cela manger le fruit de «l’arbre de la connaissance du bien et du mal» (Gn 2, 17).

La tentation de le faire est grande car s’il est une réelle fragilité inscrite au plus profond du cœur humain c’est bien celle de la tentation de se prendre soi-même pour un dieu. Jésus nomme cette fragilité : «inconduites, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure.» (Mc 7, 21-22) Bref, elle a pour noms tout ce qui nous fait renoncer à Dieu, aux autres et, par le fait même, à tout ce qui fait notre grandeur d’être humain et d’allié du créateur.

Gn 2, 4b-9.15-17 / Mc 7, 14-23