«Le Puissant fit pour moi des merveilles: il élève les humbles» (Lc 1, 39-56)
Pour les lectures du jour, consultez AELF – 15 août 2024.
La fête de l’Assomption de Marie au ciel est une fête empreinte d’espérance, de confiance et de consolation, qui répond à l’une des questions fondamentales de l’humanité: où allons-nous, qu’advient-il après la mort?
Cette solennité nous atteste que notre vie n’aboutit pas au néant. Bien au contraire, de cette vie terrestre, nous accédons à une nouvelle vie: nous passons de la lumière éphémère à la lumière éternelle.
En effet, l’Assomption signifie pour Marie la fin de son pèlerinage sur terre: elle accède, dans la totalité de son être, à la gloire du ciel. Par elle, nous apercevons aussi le terme de notre chemin de vie, et constatons combien l’amour de Dieu est grand. Dieu veut la vie et il ne la laisse jamais sombrer dans le néant, mais la recrée toujours de façon nouvelle.
Le peintre siennois Duccio de Buoninsegna (1255-1319) a très bien représenté cela dans son tableau. Entourée d’une foule de personnes, dont certains apôtres agenouillés à ses pieds, Marie revêt un habit funèbre noir. L’expression de son visage, ses mains reposant l’une sur l’autre, la position de son corps, tout laisse à penser, que Marie dort.
Au centre de l’image, immédiatement à côté du lit mortuaire, se tient le Christ, qui porte un enfant dans ses mains: la Vierge Marie.
Lors de la naissance à Bethléem, c’est Marie qui tenait Jésus dans ses bras. Maintenant, c’est le Christ qui tient Marie dans ses bras.
Que veut signifier le peintre par cette inversion?
L’artiste souhaite ainsi nous redire sa foi. En Jésus, Dieu a révélé son amour paternel et maternel, qui tient sa création entre ses mains et l’accompagne jusque dans l’épreuve de la mort, souvent décrite comme une nouvelle naissance. Jésus est représenté en quelque sorte comme la sage-femme qui permet à Marie d’accéder à sa nouvelle vie, toute illuminée dans la gloire de Dieu.
Ce petit enfant porté par le Christ symbolise notre être profond, unique et créé par Dieu. Cet être profond, voulu par Dieu que nous nommons âme, rien ni personne ne peut la détruire ou la tuer.
Ainsi, si notre enveloppe corporelle se dégrade et meurt, l’âme, quant à elle, est immortelle.
C’est cette espérance inébranlable, de l’immortalité de l’âme, de cette vie plus forte que la mort, que Duccio de Buoninsegna a exprimée par son art. Portant son regard sur Marie, la mère de Dieu, élevée au ciel dans la gloire, il eut la conviction que Dieu prenait soin de chacune et chacun de nous.
Ap 11, 19a; 12, 1-6a.10ab / 1 Co 15, 20-27a / Lc 1, 39-56
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