«S’il t’écoute, tu as gagné ton frère» (Mt 18, 15-20)
Pour les lectures du jour, consultez AELF – 14 août 2024.
Jésus était conscient que dans une communauté comme dans une famille, qu’elle soit grande ou petite, naissent inévitablement des tensions, apparaissent aussi des scandales. Il n’a pas voulu une Église de purs et de parfaits. Oui, au sein même de nos communautés, il faut accepter le pécheur, mais il faut le faire comme Jésus a accepté Mathieu le publicain ou la pécheresse, en les invitant et en les aidant à se convertir.
Face aux fautes des autres, face aux scandales, deux extrêmes nous guettent et bien souvent nous tentent.
Le premier consiste à imiter ces petites statues représentant trois singes: l’un se cachant les yeux, l’autre se bouchant les oreilles et le troisième la bouche: ne rien voir, ne rien attendre et ne rien dire! Cette attitude consiste à penser que la faute, la faiblesse de l’autre ne nous regarde pas. Pour préserver notre paix, taisons-nous et laissons-faire. En agissant ainsi, nous n’aidons pas notre prochain à s’améliorer et de ce fait, nous ne l’aimons pas vraiment, puisque nous le laissons seul avec son problème, avec sa difficulté.
Un autre extrême, très en vogue aujourd’hui, consiste à divulguer au grand jour et dans les moindres détails, les faiblesses des autres. Une certaine presse est friande de ce genre de scoops et nous en arrose généreusement et pratiquement quotidiennement. Se justifiant par le devoir d’informer et le droit de savoir du public, ils blessent toutefois l’intégrité et le respect et dû à chaque être humain. Condamner publiquement, déballer la vie des autres sur la place publique, et cela, même quand il s’agit d’erreurs ou de fautes commises, n’est pas une attitude évangélique.
Solidaires et responsables, cela signifie être respectueux de l’autre tel qu’il soit. Solidaires et responsables, cela signifie aussi être prêt à reprendre l’autre fraternellement pour lui offrir une chance de s’améliorer, de se convertir.
Regardons la délicatesse que Jésus préconise pour la correction fraternelle! De façon toute pédagogique, il présente un chemin plein de discrétion et de respect. Nous sommes bien loin du déballage public et des manchettes sensationnelles. C’est après plusieurs démarches, seul, à deux, à plusieurs, qu’on se résoudra à exclure de la communauté celui qui refuse de se repentir.
Cette attitude correspond au commandement le plus important aux yeux de Dieu, le commandement de l’amour.
C’est pourquoi, comme le rappelle Jésus à ses disciples, nous avons besoin de frères et de sœurs qui, par leur franchise, leur amitié, nous aident à réorienter notre marche vers le Royaume. Nous avons besoin d’une communauté qui nous soutienne dans l’espérance et dans la foi au Christ.
Ez 9, 1-7; 10, 18-22 / Mt 18, 15-20
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