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Fév 16

Babel : tour d’orgueil

Lectures du vendredi 17 février 2023

«Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la sauvera.» (Mc 8, 34-35)

Babel est la figure de toutes les tentatives de l’homme de répondre à la mission confiée par Dieu de dominer la création. Cette domination ne suppose-t-elle pas en effet un effort commun et colossal d’organisation, de mise en commun de l’intelligence humaine et du savoir-faire de chacun ?

Cependant, Babel reste fondamentalement un projet humain qui tente de remplacer le projet de Dieu sur sa création, qui tente de faire selon des vues humaines et non pas selon les vues de Dieu. Qui ne reconnaîtrait pas une tendance similaire dans notre monde et même parfois en nous, quand nous travaillons à notre propre renommée ou cherchons à faire entrer les autres dans nos propres vues ? Ainsi Babel symbolise la tentative d’exercer un pouvoir humain sur les autres.

Heureusement, Dieu embrouille ce projet orgueilleux de l’homme, qui vise l’enfermement, l’exclusion, voire la mort de l’autre. Dieu disperse afin de rétablir une plénitude de vie, une vie en abondance. L’Évangile fait écho à la tentative de Babel, lorsqu’il met dans la bouche de Jésus ces paroles : «Quel avantage, en effet, un homme a-t-il à gagner le monde entier si c’est au prix de sa vie ?» (Mc 8, 36) Renoncer à soi et à toutes nos visées humaines de pouvoir sur les autres, c’est le chemin que Jésus a choisi lorsque, conduit au désert, on lui a présenté «tous les royaumes du monde et leur gloire.» (Mt 4, 8) Toutes nos initiatives vers les autres sont à relire dans ce sens : ouvrent-elles sur la vie ou emprisonnent-elles ? Sont-elles posées pour servir les autres ou se servir d’abord soi-même ?

Gn 11, 1-9 / Mc 8, 34 – 9, 1