Suivre le Christ n’est pas une adhésion vague ou un simple intérêt religieux. C’est un appel à tout quitter intérieurement pour Le préférer à toute autre chose. L’évangile de ce jour nous conduit au cœur des exigences radicales du chemin de discipleship : choisir le Christ, même au prix de nos attachements les plus profonds.
Dans le livre de la Sagesse : discerner le chemin de Dieu
La première lecture (Sg 9, 13-18) nous place devant notre propre limite humaine :
« Qui peut connaître les intentions de Dieu ? Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ? »
La Sagesse divine n’est pas innée ; elle est un don. Elle est cette lumière que Dieu donne à ceux qui prient avec humilité et qui cherchent à comprendre ses voies, même si elles déroutent la logique humaine. Cet appel à l’intelligence spirituelle prépare nos cœurs à la radicalité de l’Évangile.
Dans la lettre à Philémon : accueillir comme un frère dans le Christ
Dans la seconde lecture (Phm 9b-10.12-17), Paul intercède pour Onésime, un esclave devenu frère dans le Seigneur. Paul invite Philémon à ne plus le voir comme un esclave, mais comme un frère bien-aimé dans le Christ.
C’est un renversement de toute hiérarchie humaine : la vraie relation est en Christ, et elle transforme nos liens. Ce passage prépare le cœur à la décision radicale évoquée dans l’Évangile : vivre toutes nos relations sous le regard du Christ.
L’Évangile de Luc : tout quitter pour suivre le Christ (Lc 14, 25-33)
Jésus est en route vers Jérusalem. Il sait que cette montée se conclura par la croix. Il s’adresse à la foule qui le suit déjà, et leur pose une question essentielle :
« Me préférez-vous à tout ? »
Père, mère, épouse, enfants, frères, sœurs, et même sa propre vie… Il ne demande pas le mépris de nos proches, mais la préférence intérieure radicale : l’amour pour lui doit être premier.
La croix, dont il parle, n’est pas une souffrance à rechercher, mais l’adhésion totale à sa mission et à la transformation du monde par l’amour. C’est dire : Je suis prêt à porter ce que ce choix implique.
Les deux paraboles qu’il raconte nous appellent à la lucidité spirituelle : construire une tour, mener une guerre… on ne se lance pas sans avoir calculé. De même, suivre le Christ demande de peser ses choix, de s’y préparer et de renoncer à tout ce qui pourrait nous détourner de lui.
Rien ne vaut le Christ
À la lumière de l’Enfant de Bethléem, nous contemplons cette radicalité non pas dans la dureté d’un sacrifice imposé, mais dans l’amour doux et libre de Celui qui a tout donné pour nous. Le Christ est le don total de Dieu — doux, humble, aimant — et il nous invite à vivre cette logique de don.
Nous ne pouvons pas avancer dans la foi en gardant en poche nos sécurités, nos attachements, nos calculs humains. Il faut tout déposer et marcher dans la confiance, à la suite du Fils bien-aimé. Le suivre, c’est tout risquer… mais tout recevoir.
Prière du jour
Seigneur Jésus,
Tu es notre vrai trésor, notre unique richesse.
Donne-nous la grâce de tout te préférer :
nos biens, nos relations, notre propre volonté.
Apprends-nous à porter chaque jour la croix
de ton amour, avec joie et fidélité.
Qu’aucun autre attachement ne nous éloigne de toi,
Toi qui nous as tout donné.
Amen.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
de grandes foules faisaient route avec Jésus ;
il se retourna et leur dit :
« Si quelqu’un vient à moi
sans me préférer à son père, sa mère, sa femme,
ses enfants, ses frères et sœurs,
et même à sa propre vie,
il ne peut pas être mon disciple.
Celui qui ne porte pas sa croix
pour marcher à ma suite
ne peut pas être mon disciple.
Quel est celui d’entre vous
qui, voulant bâtir une tour,
ne commence par s’asseoir
pour calculer la dépense
et voir s’il a de quoi aller jusqu’au bout ?
Car, si jamais il pose les fondations et n’est pas capable d’achever,
tous ceux qui le verront vont se moquer de lui :
‘Voilà un homme qui a commencé à bâtir
et n’a pas été capable d’achever !’
Et quel est le roi
qui, partant en guerre contre un autre roi,
ne commence par s’asseoir
pour voir s’il peut, avec dix mille hommes,
affronter l’autre qui marche contre lui avec vingt mille ?
S’il ne le peut pas,
il envoie, pendant que l’autre est encore loin,
une délégation pour demander les conditions de paix.
Ainsi donc, celui d’entre vous qui ne renonce pas
à tout ce qui lui appartient
ne peut pas être mon disciple. »
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 7 septembre 2025.
Références bibliques
- Sg 9, 13-18
- Phm 9b-10.12-17
- Lc 14, 25-33
Pour méditer
- Qu’est-ce que je ne suis pas encore prêt à « préférer moins que le Christ » ?
- Est-ce que je vois la croix comme un fardeau ou comme un chemin d’amour ?
- Est-ce que je me prépare sérieusement à suivre Jésus avec fidélité et constance ?
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