CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Août 13

Feu et paix

Lectures du dimanche 14 août 2022

«Courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus, qui est à l’origine et au terme de la foi. Renonçant à la joie qui lui était proposée, il a enduré la croix en méprisant la honte de ce supplice, et il siège à la droite du trône de Dieu.» (He 12, 1-2)

Le contexte de rédaction de l’évangile de Luc et celui de déchirements internes et de persécutions extérieures avec leur cortège de confusions et de conflits, pour la communauté chrétienne : tout cela à cause de Jésus, dont on disait qu’il allait fonder la grande fraternité, instaurer la paix sur la terre.

Comment comprendre pareille situation ? Comment se comporter et agir ? Luc rappelle à ses lecteurs certaines paroles certes étonnantes, mais qui cadre fort bien avec leur vécu : «Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! Je dois recevoir un baptême, et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli ! Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division.» (Lc 12, 49-51)

Ce paradoxe propre au christianisme, qu’il est guerre et paix, provoque d’abord tourments et inquiétudes, car Jésus promet initialement d’apporter un feu sur la terre. Le feu, dans la bible, symbolise la puissance de Dieu et son action purificatrice. Dans le Nouveau Testament, il représente surtout l’amour infini de Dieu pour l’homme. En parlant de ce feu, Jésus renvoie à sa mission, à la nouvelle présence de Dieu parmi les hommes, dont il est lui-même la révélation.

En ajoutant qu’il doit recevoir un baptême, c’est-à-dire celui de sa Passion et de sa mort sur la croix, Jésus indique que sa venue crée un commencement nouveau : il prend en charge l’histoire de l’humanité. Désormais, toute vie chrétienne a pour fin Jésus Christ : il est l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin. Origine et terme, il constitue aussi le tronc essentiel et vital de tout chrétien, qui a pour responsabilité de rendre présent au monde l’amour du Christ. Une telle mission ne va pas sans difficultés, sans contradictions, ainsi que l’illustrent la première lecture et la vie du prophète Jérémie, méprisé et haï en raison de sa fidélité à Dieu.

En effet, le Christ est signe de contradiction : dans notre vie d’abord, où il vient déranger nos facilités et nos habitudes égoïstes pour nous pousser hors de nous-mêmes vers Lui. Ainsi, alors qu’il est venu pour tout rassembler dans l’unité, il devient source de division entre les hommes, qui sont mis devant le choix radical de son message. Et pour cause, les injustes n’aiment pas la présence des justes, les menteurs n’aiment pas les paroles qui disent la vérité et leur rappellent leurs mensonges. Afin de soutenir les exigences que demande un tel combat, l’auteur de la lettre aux Hébreux nous invite au courage et à la ténacité, en prenant pour ferme modèle le Christ Lui-même.

Jr 38, 4-6.8-10 / He 12, 1-4 / Lc 12, 49-53