CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Nov 22

Les prophètes de malheur

Lectures du mardi 23 novembre 2021

«Alors furent pulvérisés tout ensemble le fer et l’argile, le bronze, l’argent et l’or ; ils devinrent comme la paille qui s’envole en été, au moment du battage : ils furent emportés par le vent sans laisser de traces. Quant à la pierre qui avait frappé la statue, elle devint un énorme rocher qui remplit toute la terre.» (Dn 2, 35)

Les derniers jours de l’année liturgique, l’Église nous invite à tourner nos regards vers le terme de l’histoire. Pour soutenir notre méditation elle nous propose les paroles mystérieuses adressées par Jésus à ses disciples concernant la fin des temps. Aussi, ces textes annonçant cataclysmes, guerres et autres tragédies sont à lire et à interpréter avec précaution. Certains groupes et certaines personnes, interprétant ces passages de manière littérale les utilisent pour alimenter une « psychose » de la fin du monde et nourrir un imaginaire malsain.

Devant ces discours qui interprètent les catastrophes naturelles comme des messages annonçant pour bientôt la fin des temps, il est bon de relire la réponse faite par Jésus aux interrogations des disciples : «Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom en disant : “C’est moi !” ou encore : “Le moment est tout proche.” Ne marchez pas derrière eux !» ( Lc 21, 8)

Certes, les lectures de ce jour parlent bien de l afin d’un monde. Tant l’évangile que la première lecture du livre de Daniel relèvent du genre apocalyptique, ce style littéraire qui traite de la destinée finale du monde en suant d’images ayant pour but de révéler le triomphe final du règne de Dieu.

Le passage du livre de Daniel proposé en première lecture nous introduit bien à cette littérature un peu particulière : il ne s’agit pas de prendre les événements annoncés par Daniel au pied de la lettre, mais d’entendre dans l’interprétation du songe du roi Nabuchodonosor, une annonce de l’avènement du Messie et du Royaume de Dieu qu’il instaurera.

Il en est de même dans l’évangile où Luc adopte visiblement ce genre littéraire, ce qui, pour des lecteurs avertis de son époque, exprime clairement qu’en la personne de Jésus se manifeste le triomphe et la révélation décisive de Dieu.
Ainsi, en lisant ce texte aujourd’hui, c’est ce message que nous devons avant tout en retenir : en la personne du Christ se révèle déjà le triomphe final de Dieu. Le monde nouveau, celui du Royaume, adviendra par notre action, lorsque dépassant nos peurs, nous édifierons sur les ruines du monde ancien, un Temple spirituel, une Église de pierres vivantes.

Dn 2, 31-45 / Lc 21, 5-11