CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Avr 02

La croix au devant

Lectures du lundi 03 avril 2023      

«Il ne brisera pas le roseau qui fléchit, il n’éteindra pas la mèche qui faiblit, il proclamera le droit en vérité. Il ne faiblira pas, il ne fléchira pas, jusqu’à ce qu’il établisse le droit sur la terre…» (Is 42, 3-4)

Le personnage de Judas Iscariote joue un rôle crucial dans les lectures évangéliques des trois premiers jours de la Semaine sainte. Sa présence, ses attitudes et les gestes qu’il pose annoncent le drame de la passion du Christ. Dans la lecture d’aujourd’hui, l’évangéliste nous met sur la piste en mentionnant d’une part la malhonnêteté de Judas et d’autre part les projets meurtriers des chefs des prêtres. Ces deux données se combineront bientôt pour mener Jésus à sa mort.

La scène de l’onction à Béthanie met en opposition ce personnage de Judas avec Marie, qui pose un geste discutable d’un strict point de vue financier. Vaut-il la peine de verser un parfum de si grand prix, alors que l’argent de sa vente aurait pu aider des pauvres ? Mais le geste de Marie se situe dans une autre logique. Elle montre ainsi qu’elle place Jésus au premier rang dans sa vie, peu importe le prix. Judas, à l’inverse, met l’argent au sommet de ses valeurs, malgré les bonnes intentions qu’il exprime.

La première lecture tirée du livre d’Isaïe, apporte une autre lumière sur ce début de Semaine sainte. Sous les traits du Serviteur, que le Seigneur présente au peuple par la bouche de son prophète, on voit apparaître la figure de Jésus. Cet extrait du livre d’Isaïe, récapitule en effet le ministère de Jésus : ouvrir les yeux des aveugles, ne pas écraser le roseau froissé…

Comme dans une capsule, la personnalité messianique de Jésus est condensée, l’intimité de sa relation à Dieu, Seigneur de la création, est bien mise en lumière : il est l’Élu, l’Appelé de Dieu, sur lui repose l’Esprit Saint, il est l’Alliance de Dieu avec son peuple et avec les nations. Celui que nous allons suivre jusqu’à la croix porte en lui toute l’espérance d’Israël dont témoigne ce texte vieux de vingt-six siècles.

Is 42, 1-7 / Jn 12, 1-11