CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Fév 28

Ouvrir son cœur à la miséricorde

Lectures du mercredi 1er mars 2023

«Si j’offre un sacrifice, tu n’en veux pas, tu n’acceptes pas d’holocauste. Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ; tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé.» (Ps 50 (51), 18-19)

Il nous arrive de sourire en pensant à Jonas et à la baleine qui le ramena malgré lui à la mission dont il ne voulait pas. Jonas ne voulait pas annoncer ce message de conversion aux païens de Ninive, car ils ne le méritaient pas. Le livre de Jonas met violemment en cause ce judaïsme fermé sur lui-même, croyant posséder Dieu et négligeant ainsi son devoir de mission envers ses frères. Jonas, figure de ce peuple a dû descendre jusqu’au fond de l’abîme, pour accepter enfin d’aller prêcher à Ninive, la cité maudite par excellence, qui pourtant se convertit. En effet, toute sa population dont le roi, accueillent cette Parole dans la foi, le jeûne et le deuil de leur mauvaise conduite. Plein de miséricorde et de compassion envers tous, Dieu ne rejette pas le cœur qui se tourne vers lui. Toutefois Jonas se montre incapable de comprendre une générosité divine qui lui semble remettre en cause le privilège d’Israël. Il reste fermé à la miséricorde divine.

Dans l’évangile, la foule demande à Jésus un signe éclatant pour authentifier sa mission d’envoyé de Dieu. Jésus ne leur donnera que le signe de Jonas, c’est-à-dire qu’il les appellera à la conversion. Reprochant à la foule son peu de foi, Jésus montre qu’il est plus que Jonas, plus qu’un roi sage comme Salomon et plus qu’un prophète. Jésus Christ est lui-même le signe de Dieu, mais sa génération est aveuglée : elle ne voit pas en Jésus l’envoyé du Père. Les Juifs, ses proches, ne l’écoutent pas, contrairement aux païens, des gens comme les habitants de Ninive et la reine de Saba, qui se convertissent à l’appel que leur lance Jésus et qui accueillent vraiment l’envoyé du Seigneur.

Luc nous rappelle ainsi l’universalisme du salut proposé par le Père, qui souhaite rassembler tous ses enfants sans exception. Compatissant et miséricordieux, Dieu ne rejette pas ceux qui accueillent sa Parole dans un cœur tourné vers lui. Ainsi, deux chemins s’ouvrent devant nous en ce temps de Carême : celui emprunté par les Ninivites et celui emprunté par les proches de Jésus, des gens religieux pourtant, qui se sont fermés à sa parole.

Jon 3, 1-10 / Lc 11, 29-32