Aujourd’hui, l’Église fête la naissance de saint Jean-Baptiste, unique après Jésus et Marie à voir sa nativité célébrée liturgiquement. Derrière la controverse de son nom, c’est tout un appel à dépasser la tradition pour accueillir la grâce promise qui se révèle en lui.
« Son nom est Jean. » (Lc 1, 57-66.80)
Une naissance attendue… et surprenante
Quand Élisabeth mit au monde son fils, les voisins voulaient le nommer « Zacharie », fidèle à la coutume familiale. Pourtant, ses parents, déjà âgés, avaient reçu la promesse d’un fils porteur d’un appel nouveau :
« On demandait par signes au père comment il voulait l’appeler. Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit : “Jean est son nom.” »
Dès lors, la voix de Jacques-Jean résonna dans tout le pays : la main du Seigneur était avec lui.
Dépasser la loi pour entrer dans la grâce
Saint Antoine de Padoue médite ce choix :
« Ceux qui voulaient imposer le nom du père représentent ceux qui, alors que le Seigneur révèle les nouveaux dons de la grâce, préféreraient qu’il prêche plutôt les ordonnances du sacerdoce ancien. »
Refuser « Zacharie » pour donner « Jean » est plus qu’un simple acte de parents : c’est la revendication de la grâce par-dessus la loi. Jean-Baptiste, celui qui baptise, reçoit d’emblée la mission de pointer vers Celui qui vient, de préparer le cœur des hommes au salut.
Jean-Baptiste : prophète de l’avenir
Fils des anciens, Jean vit pourtant « au désert jusqu’au jour où il se fit connaître à Israël ». Sa vocation le porte à s’effacer pour que le Messie soit révélé.
Par son nom même — « grâce de Dieu » —, il incarne la nouveauté du Royaume : l’homme n’est plus sauvé par ses œuvres, mais par la pure générosité de Dieu.
Prière du jour
Seigneur Dieu,
toi qui as choisi Jean-Baptiste pour annoncer ta venue,
donne-nous la grâce de dépasser nos certitudes,
et de proclamer ton Amour sans limite.
Fais de nos vies des témoins de ta miséricorde,
et des routes ouvertes pour accueillir ton Fils.
Amen.
Références bibliques
- Is 49, 1–6
- Ac 13, 22–26
- Lc 1, 57–66.80
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc
Quand fut accompli le temps où Élisabeth devait enfanter, elle mit au monde un fils. Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur lui avait montré la grandeur de sa miséricorde, et ils se réjouissaient avec elle.
Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l’enfant. Ils voulaient l’appeler Zacharie, du nom de son père.
Mais sa mère prit la parole et déclara : « Non, il s’appellera Jean. » On lui dit : « Personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! » On demandait par signes au père comment il voulait l’appeler. Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit : « Jean est son nom. »
Et tout le monde en fut étonné. À l’instant même, sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia : il parlait et il bénissait Dieu. La crainte saisit alors tous les gens du voisinage et, dans toute la région montagneuse de Judée, on racontait tous ces événements. Tous ceux qui les apprenaient les conservaient dans leur cœur et disaient : « Que sera donc cet enfant ? » En effet, la main du Seigneur était avec lui.
L’enfant grandissait et son esprit se fortifiait. Il alla vivre au désert jusqu’au jour où il se fit connaître à Israël.
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 24 juin 2025.
Pour méditer
- Quel nom de grâce ai-je reçu, et comment puis-je le laisser rayonner autour de moi ?
- Dans quels héritages de la tradition dois-je me laisser surprendre par la nouveauté de la grâce ?
- Comment m’effacer pour mieux désigner Celui qui vient ?
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