Face à l’énigme du mal qui frappe innocents et coupables, Abraham interroge Dieu sur sa justice, tandis que Jésus révèle l’exigence d’un suivi sans compromis. Entre quête de sens et appel radical, comment répondre à l’invitation du Christ ?
Abraham, porte-parole de l’humanité
Les catastrophes naturelles, les conflits armés et autres drames nous confrontent à l’absurdité du mal : pourquoi la souffrance frappe-t-elle aussi bien les bons que les méchants ? Si l’on peut en expliquer les aspects matériels ou sociaux, la question de la justice divine demeure souvent sans réponse.
Dans la première lecture, Abraham prend la défense des innocents de Sodome et s’adresse à Dieu comme un intercesseur :
« Faire mourir le juste avec le coupable, traiter le juste de la même manière que le coupable, loin de toi d’agir ainsi ! Celui qui juge toute la terre n’agirait-il pas selon le droit ? » (Gn 18, 25)
En plaidant pour l’épargne des justes, Abraham exprime notre étonnement et notre désir de comprendre la miséricorde divine. Pourtant, le récit reste ouvert : la ténacité du mal et la liberté de Dieu échappent à toute explication simple.
L’appel exigeant du Christ
Dans l’Évangile selon Matthieu, Jésus invite à le suivre au-delà des certitudes :
« Jésus, voyant une foule autour de lui, donna l’ordre de partir vers l’autre rive.
Un scribe s’approcha et lui dit : “Maître, je te suivrai partout où tu iras.”
Mais Jésus lui déclara : “Les renards ont des terriers… mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête.”
Un autre de ses disciples lui dit : “Seigneur, permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père.”
Jésus lui dit : “Suis-moi, et laisse les morts enterrer leurs morts.” » (Mt 8, 18-22)
Jésus refuse la sécurité, exige une confiance totale et libère de toute préoccupation même légitime. Le scribe et le second disciple sont mis en face de l’exigence radicale : suivre le Christ coûte que coûte.
Entre la quête de justice divine et l’appel à l’abandon, chacun est interpellé : suis-je prêt à lâcher mes certitudes ? À faire confiance à Dieu malgré l’incompréhensible ? À répondre sans délai à l’invitation du Christ, y compris face aux impératifs familiaux ou sociaux ?
Prière du jour
Seigneur Jésus,
toi qui juges toute la terre selon le droit,
apprends-nous à te suivre sans réserve.
Donne-nous le cœur d’Abraham,
intercesseur pour les justes,
et la foi du disciple qui renonce à tout
pour mettre sa confiance en toi seul.
Amen.
Références bibliques
- Gn 18, 16-33
- Mt 8, 18-22
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus, voyant une foule autour de lui,
donna l’ordre de partir vers l’autre rive.
Un scribe s’approcha et lui dit :
« Maître, je te suivrai partout où tu iras. »
Mais Jésus lui déclara :
« Les renards ont des terriers,
les oiseaux du ciel ont des nids ;
mais le Fils de l’homme
n’a pas d’endroit où reposer la tête. »
Un autre de ses disciples lui dit :
« Seigneur, permets-moi d’aller d’abord
enterrer mon père. »
Jésus lui dit :
« Suis-moi,
et laisse les morts enterrer leurs morts. »
Pour lire les lectures du jour, consultez AELF – 30 uin 2025.
Pour méditer
- Comment accueillir la question du mal et de la souffrance dans ma foi ?
- Suis-je prêt à lâcher mes sécurités pour répondre à l’appel du Christ ?
- De quelle « rive » m’invite-t-il à embarquer aujourd’hui ?
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