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Mar 09

4e Dimanche de Carême: élever notre regard vers la croix!

Lectures du jour

Pour les lectures du jour, consultez AELF – 10 mars 2024.

Dieu a envoyé son Fils pour que, par lui, le monde soit sauvé. (Jn 3, 14-21)

L’évangile et le serpent d’airain

La liturgie de ce dimanche nous rappelle que c’est Jésus Christ qui nous guide dans nos démarches et nos actions. C’est en levant les yeux vers lui que nous trouverons la force et le courage nécessaire pour affronter la situation critique de nos sociétés, de notre planète.

L’évangile de Jean aborde en effet le mystère de la croix, en recourant à l’image du serpent d’airain. Le serpent d’airain nous renvoie à un épisode de l’Exode. D’après le récit du livre des Nombres, (Nb 21,4-9), le peuple eut à subir une invasion de serpents, dont les morsures en firent périr beaucoup. Guidé par Dieu, Moïse éleva alors l’effigie d’un serpent en airain sur un étendard.

Deux enseignements se dégagent de cet épisode: un enseignement ayant une dimension horizontale et un second, ayant une dimension verticale.

Regarder le mal en face pour en guérir

Le premier, à dimension horizontal, est d’ordre humain, psychologique. C’est en regardant le mal en face, en fixant le serpent, que les Hébreux guérirent de leurs morsures.

Le serpent est le symbole de tant de maux. Il est «parlant» au Jardin d’Eden. Il devient «brûlant» au désert. Il mord, par ses propos, par sa brûlure, il conduit à la mort.

Comme la morsure des serpents dans le désert, de nombreuses catastrophes, famines et guerres déciment des populations en de nombreux endroits du globe! Face à ces situations, bien souvent tragiques, qui coûtent la vie à de nombreux enfants, à des mamans, à des familles entières, nous ne pouvons nous résigner à fermer les yeux ou à baisser la tête.

Pour venir à bout de ces fléaux, nous devons aussi avoir le courage, tout comme le firent les Hébreux, à élever le regard vers le serpent, de regarder le mal en face pour en guérir.

Ce n’est qu’en regardant en face la situation à en regardant nos ombres, nos incohérences, que nous parviendrons à mettre fin à ces fléaux à y trouver une solution.

Élever notre regard vers Dieu

Mais la liturgie de ce dimanche n’est pas uniquement une invitation à la lucidité et à un sain réalisme. Elle nous invite aussi à élever notre regard vers Dieu. Au cœur des épreuves, des déserts et des sécheresses, il faut savoir, s’ouvrir à Dieu. Il faut s’ouvrir à cette dimension verticale et élever notre regard vers le Christ en Croix, venu nous apporter le salut et la délivrance.

Il y a en effet une analogie entre le serpent d’airain élevé dans le désert par Moïse et la croix sur laquelle le Christ a été élevé. Car la Croix, un peu comme le serpent, est à la fois, cause du mal, et en même temps, réponse au mal.

La croix, en effet, est, symbole de mort. Elle nous rappelle, les souffrances du Vendredi Saint, le chemin de calvaire que le Christ eu à suivre. Mais, en même temps, la Croix est déjà le signe du salut. Comme nous le rappelons, le Vendredi Saint, c’est par ta Sainte Croix, que nous sommes sauvés.

C’est, en acceptant le mystère de la Croix, en posant notre regard sur la Croix du Christ et sur notre propre croix, que nous parvenons à la lumière.

Le message de la Croix, central dans notre foi, doit aussi l’être dans notre vie. Sinon, nous risquons de tomber dans l’activisme et d’oublier que c’est Dieu qui sauve. Saint Paul nous le rappelait dans l’épître aux Ephésiens: «C’est par pure grâce que Dieu nous sauve». Le message est donc clair: ce ne sont pas d’abord nos œuvres ou nos entreprises, même si elles sont nécessaires, qui nous sauvent et qui résolvent nos problèmes. Non, c’est d’abord la bonté du Seigneur exprimée par la mort et la résurrection du Seigneur, qui est la cause première de notre délivrance.

Agir sous le regard bienveillant de Dieu

Ainsi, dans tous nos efforts, pour lutter contre le mal et les injustices, et bien, nous ne devons pas compter que sur nos seules forces. Toutes nos entreprises, doivent se faire sous le regard bienveillant de Dieu.

Avant d’élever notre regard vers ce monde présent, vers le mal qui y réside, avant de nous engager concrètement et de nous attaquer aux problèmes de ce monde, il faut d’abord élever notre regard vers Dieu, vers la Croix du Christ, qui est la source de notre salut.

De même, dans tous nos déserts personnels, dans toutes nos situations de sécheresse et de famine intérieures, et bien, nous devons poser aussi ce double regard: un regard conscient et réaliste, un regard qui reconnaît nos propres limites, nos souffrances et nos échecs. Mais cela ne suffit pas: ce n’est pas seulement par nous-même, par la psychologie, aussi bonne soit-elle, que nous parviendrons à trouver l’équilibre, le salut et la vraie lumière. Non, mais c’est en élevant notre regard vers le Christ en Croix, en lui demandant d’être notre lumière et notre réconfort.

Chers frères et sœurs, dans tout ce que nous faisons, dans tout ce que nous entreprenons, puissions-nous adopter cette attitude saine et bienfaisante. Laissons-nous d’abord interpeller par le Christ, levons les yeux vers Lui, puis, sortons de la tiédeur de notre monde et disposons-nous à agir concrètement pour avec Dieu, trouver de justes solutions aux problèmes de notre vie et de notre monde. Amen.

2 Ch 36, 14-16.19-23 / Ep 2, 4-10 / Jn 3, 14-21