CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Sep 03

Choisir le Christ

Lectures du dimanche 4 septembre 2022

«Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple.» (Lc 14, 26-27)

Nous avons besoin de règles et de méthodes qui nous aident à orienter notre spiritualité et à donner un sens à notre vie. Dans l’évangile de ce dimanche, Jésus nous propose justement la voie à suivre pour devenir ses disciples, c’est-à-dire, des hommes et des femmes qui marchent de manière authentique à sa suite. Ce passage se trouve au cœur de la longue section (Lc 9, 51-19, 27) consacrée par saint Luc à la montée de Jésus vers Jérusalem, où il sera mis à mort. Jésus trace les exigences qui s’imposent à quiconque veut le suivre, non seulement à l’intention de ses disciples, mais aussi aux nombreuses foules qui le suivent déjà à ce stade de son ministère.

Ces exigences peuvent se résumer à deux : la première est celle que saint Benoît résume dans sa Règle par “Ne rien préférer au Christ.” (RB 4,24) La radicalité des conditions pour suivre Jésus transparaît dans la première phrase de la citation en incipit. Ainsi, le renoncement auquel est invité le disciple inclut non seulement ses biens, ses affections les plus légitimes mais aussi l’entière mise à disposition de sa personne jusqu’à sa propre vie.

La seconde exigence est exprimée par Jésus dans la deuxième phrase de la citation ci-dessus. La croix, dont parle ici Jésus, est la disposition à accepter toutes les souffrances, y compris la non-compréhension et la persécution que le choix radical de suivre Jésus peut comporter.

Ne rien préférer au Christ, porter sa croix, quelles exigences ! Comment ne pas être bousculé par de telles paroles ? Comme pour mieux nous éclairer sur la pertinence de son propos, Jésus complète son enseignement par deux paraboles. Il s’agit de deux leçons de prudence humaine : avant de se mettre à construire quelque chose, on doit s’asseoir pour examiner si l’on a tout ce qu’il faut pour mener le projet à bonne fin ; et avant de partir en guerre contre quelqu’un, on doit vérifier si l’on a les forces nécessaires afin de ne pas se faire écraser par l’adversaire. Ainsi, avant de se décider à suivre Jésus, il faut donc repérer ses véritables ressources et ses véritables forces. Quelles sont-elles ? Si le Christ est la plus importante de nos ressources et s’il est notre plus grande force, alors il est normal de renoncer à tout ce qui nous encombre pour le suivre, lui notre véritable richesse !

Sg 9, 13-18 / Phm 9b-10.12-17 / Lc 14, 25-33