CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Jan 29

De la misère à la charité

Lectures du dimanche 30 janvier 2022

«L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ; il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout.»
(1 Co 13, 4-7)

Certains d’entre nous peuvent parfois avoir une réaction similaire aux habitants de Nazareth dans l’évangile, qui veulent bien d’un Dieu correspondant à leurs attentes mais qui le refusent sitôt que celui-ci les remet en cause. Dimanche dernier, Jésus proclamait «[Le Seigneur] m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue.» (Lc 4, 18), suscitant un écho favorable auprès des habitants de son village d’enfance. Cependant, ses concitoyens, peut-être un peu trop fiers de leur héros local, semblent vouloir confiner Jésus dans ce rôle réconfortant.

Jésus ne se laisse pas réduire à ces représentations. Bien au contraire, aujourd’hui, il prend ses distances et provoque même le conflit en répondant que «nul n’est prophète en son pays» (Lc 4, 24), anticipant leur attente de phénomènes miraculeux. Cette phrase a profondément heurté les Nazaréens, mettant à nu les intentions de leurs cœurs. Ainsi, il révèle qu’ils n’étaient pas prêts à accueillir la Parole du messie, comme une parole prophétique qui interpelle avec vérité afin de sauver.

Car, la mission de Jésus n’est pas de plaire aux Nazaréens ou à nos contemporains, mais d’annoncer à tous le Royaume de Dieu, d’apporter le salut et l’amour de Dieu ! Afin de pouvoir l’accueillir, il faut tout d’abord reconnaître que nous sommes effectivement ces pauvres, ces prisonniers et ces aveugles qui ont besoin du Salut.

Ne sommes-nous pas tous prisonniers de nos égoïsmes, de nos paresses, de notre péché ou de notre attachement aux choses de ce monde. Voilà autant de domaines où le Seigneur souhaite nous libérer. Ne sommes-nous pas parfois aveugles aux personnes qui nous entourent et surtout à l’amour dont nous comble ? Recouvrant cette vue du seul cœur humble, nous pourrons alors imiter la gratuité divine du véritable amour.

Jr 1, 4-5.17-19 / 1 Co 12, 31 – 13,13 / Lc 4, 21-30