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Missionnaires suisses
CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Oct 02

La grandiose vocation du mariage

Lectures du dimanche 3 octobre 2021

«À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un.» (Gn 2, 24)

L’amour de l’homme et de la femme dont il est question dans les textes de la messe de ce jour est partout présent dans la Bible. Depuis les récits de la création, en passant par les paroles du Cantique des Cantiques, jusqu’au psaume chantant le bonheur d’une famille unie, la parole de dieu célèbre l’amour humain. Mais en même temps, dès le paradis terrestre, apparaissent le mensonge et les conflits. Tout au long de ses pages, La Bible nous renvoie le triste reflet de nos passions, de nos infidélités, de nos égoïsmes.

Aussi, pour bien comprendre la parole de Jésus sur le mariage, il faut d’abord situer ce texte par rapport à l’Ancien Testament. La première lecture, tirée du récit de la création, nous a présenté, dans un langage imagé, le projet initial du Créateur. On y découvre que Dieu n’a qu’un désir : le bonheur de l’être humain.

Celui-ci est un être de communion Et Dieu constate que tout le monde créé n’arrive pas à combler la solitude humaine. Il crée donc une partenaire à l’homme, et fais ainsi don à l’homme et à la femme du grand bonheur de la rencontre et de l’intimité. Il remet entre leurs mains un amour qui ne demande qu’à grandir et à s’épanouir. Ils sont, l’un avec l’autre, un projet dans lequel tout leur être et tout leur temps sont impliqués.

Mais au cours des siècles, le beau rêve s’est souvent rapetissé à des intérêts égoïstes ou à des rapports de pouvoir. Ainsi, quand Jésus apparaît dans l’histoire d’Israël, l’homme et la femme ne sont plus partenaires égaux. La femme est propriété du mari, un bien parmi d’autres. Elle n’a aucun titre à la fidélité de son époux qui peut donc, juridiquement, se rendre coupable d’adultère envers elle. Fort de sa domination, l’homme réduit le mariage à un contrat qu’il peut annuler à sa guise. Or que fait Jésus face à ce constat ?

D’abord, il rompt avec les coutumes et les mentalités en proclamant sans ambages l’égalité de l’homme et de la femme devant Dieu. davantage encore : il affirme que le mariage n’est pas simplement un contrat conclu par une volonté humaine qui pourrait sans autre le résilier. Non ! il est une réalité beaucoup plus profonde qui implique Dieu lui-même. Il est l’œuvre de Dieu, un don de Dieu : il est sacré.

N’oublions pas en effet qu’en Jésus, l’humanité est sauvée, libérée du mal ; elle est capable d’être pleinement image de Dieu. Et le mariage n’échappe pas à ce renouvellement radical de l’humanité en Jésus. Tout homme et toute femme qui croit en lui sont des êtres nouveaux, capable d’un amour nouveau, totale et fidèle, s’enracinent dans l’amour même de Dieu envers nous et le rendant visible dans notre monde. Il s’agit là d’un appel à la perfection, au même titre que le pardon des injures ou de l’amour des ennemis. L’amour fidèle et réciproque, conformément au projet grandiose du créateur, et là vocation la plus haute du couple, l’idéal auquel il est appelé.

Gn 2, 18-24 / He 2, 9-11 / Mc 10, 2-16