L’annonce radicale de la première lecture nous présente Dieu comme un être vengeur:
«Soyez forts, ne craignez pas. Voici votre Dieu: c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver.» (Is 35, 4)
Si cette conception n’est pas pour déplaire à tout le monde, elle n’en est pas moins curieuse… Dieu, exerce-t-il sa revanche en rendant le mal pour le mal? «Œil pour œil, dent pour dent» comme le rappelle la loi du talion?..
Bien au contraire, cette vision trop humaine de la vengeance ne correspond pas à la notion de revanche divine. D’un tout autre ordre, celle-ci consiste à donner une deuxième chance et à rendre le bien pour le mal, à faire “jaillir des fontaines dans le désert”, “danser le boiteux”, “entendre le sourd » et “chanter le muet” selon les termes employés par Isaïe (cf. Is 35, 5-6).
Ainsi, la revanche de Dieu accorde une attention particulière aux pauvres de tous genres: malades, infirmes, indigents, itinérants, méprisés, rejetés.
Comme l’atteste l’évangile de ce dimanche, Jésus accomplit pleinement la revanche de Dieu. Par de simples gestes, en prononçant ces deux mots seulement «Ouvre-toi!» (Mc 7, 34), il guérit un sourd-muet.
Proférée il y a deux mille ans, cette parole ‘Effata!’ résonne encore aujourd’hui et la revanche de Dieu s’applique encore à notre égard.
Qui n’a pas ses pauvretés? Qui n’est pas pauvre de quelques façons? Qui n’est pas d’une manière ou d’une autre sourd et muet? Tous, nous connaissons maladies, infirmités, difficultés à vivre, et finalement le plus grand mal: notre propre péché.
Connaissant notre cœur et ses faiblesses, le Christ nous répète «Effata! Ouvre-toi!». Pour guérir notre âme, il nous offre chaque jour sa Parole de vie et son eucharistie. Pain qui réchauffe, miséricorde qui relève, le Christ fortifie effectivement notre corps et notre âme par ses sacrements.
Nos forces renouvelées, nous pouvons alors à notre tour œuvrer pour l’accomplissement de cette deuxième chance offerte par Dieu: instruments entre ses mains chaque fois que nous venons en aide à plus mal pris que nous.
«Effata, ouvre-toi!» nous dit Jésus aujourd’hui. Ne t’enferme pas en toi-même, n’aie pas peur d’aller dire par ta vie et ta charité fraternelle les merveilles de Dieu!»
Is 35, 4-7a / Jc 2, 1-5 / Mc 7, 31-37
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là,
Jésus quitta le territoire de Tyr;
passant par Sidon, il prit la direction de la mer de Galilée
et alla en plein territoire de la Décapole.
Des gens lui amènent un sourd qui avait aussi de la difficulté à parler,
et supplient Jésus de poser la main sur lui.
Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule,
lui mit les doigts dans les oreilles,
et, avec sa salive, lui toucha la langue.
Puis, les yeux levés au ciel,
il soupira et lui dit:
«Effata!», c’est-à-dire: «Ouvre-toi!»
Ses oreilles s’ouvrirent;
sa langue se délia,
et il parlait correctement.
Alors Jésus leur ordonna
de n’en rien dire à personne;
mais plus il leur donnait cet ordre,
plus ceux-ci le proclamaient.
Extrêmement frappés, ils disaient:
«Il a bien fait toutes choses:
il fait entendre les sourds et parler les muets.»
Pour les lectures du jour, consultez AELF – 08 septembre 2024.
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