Étoile de Bethléem SMB
Missionnaires suisses
CHAQUE JOUR LA PAROLE DE DIEU
Août 24
Une parole d’amour à ceux qui ont faim de vivre

Prendre le risque de s’engager à marcher à la suite du Christ

En ce temps-là,
Jésus avait donné un enseignement 
dans la synagogue de Capharnaüm.
    Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent: 
«Cette parole est rude! 
Qui peut l’entendre?» 
    Jésus savait en lui-même 
que ses disciples récriminaient à son sujet. 
Il leur dit: 
«Cela vous scandalise? 
    Et quand vous verrez le Fils de l’homme 
monter là où il était auparavant!… 
    C’est l’esprit qui fait vivre, 
la chair n’est capable de rien. 
Les paroles que je vous ai dites sont esprit 
et elles sont vie. 
    Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas.» 
Jésus savait en effet depuis le commencement 
quels étaient ceux qui ne croyaient pas, 
et qui était celui qui le livrerait. 
    Il ajouta: 
«Voilà pourquoi je vous ai dit 
que personne ne peut venir à moi 
si cela ne lui est pas donné par le Père.» 

    À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent 
et cessèrent de l’accompagner. 
    Alors Jésus dit aux Douze: 
«Voulez-vous partir, vous aussi?» 
    Simon-Pierre lui répondit : 
«Seigneur, à qui irions-nous? 
Tu as les paroles de la vie éternelle. 
    Quant à nous, nous croyons, 
et nous savons que tu es le Saint de Dieu.» (Jn 6, 60-69)

Pour les lectures du jour, consultez AELF – 25 août 2024.

L’évangile de ce dimanche met un point final au long discours sur le Pain de vie que Jésus adressa aux foules de Galilée, qui furent témoins du miracle de la multiplication des pains. La liturgie de ces derniers dimanches nous en a fait entendre de larges extraits.

Or, nous constatons avec quelque étonnement que les explications de Jésus, loin de convaincre ses auditeurs, aboutissent finalement à l’abandon d’un grand nombre de disciples. Pourquoi les choses en sont-elles arrivées là?

Force est de constater que l’attitude des Juifs face à l’enseignement du Christ sur le Pain de vie repose sur un tragique malentendu. Alors que Jésus parle à ses auditeurs d’un pain vivant descendu du ciel, qui donne la vie au monde pour la vie éternelle, ces derniers ne pensent qu’au pain matériel, à la nourriture du corps.

Lorsque Jésus précise qu’il est lui-même ce pain descendu du ciel, que celui qui mange sa chair et boit son sang aura la vie éternelle, beaucoup rejettent avec mépris cette pensée comme s’il s’agissait d’un cannibalisme grossier. D’où aussi leur exclamation: “Comment cet homme peut-il donner sa chair à manger? Ce qu’il dit là est intolérable, on ne peut continuer à l’écouter.”

Ne pensons cependant pas que cette opposition déclarée repose uniquement sur un malentendu.

De fait, la raison du refus de ces gens est plus profonde: leur cœur n’est pas en état d’accueil. Pourquoi? Parce qu’ils ne croient pas que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu.

Pour les Juifs, il n’est que le fils de Joseph le charpentier, un homme tout comme eux. Dès lors, ils s’enferment dans le monde des choses qui leur paraissent possibles et rejettent en toute logique les paroles de Jésus qu’ils jugent déraisonnables.

Les apôtres, par contre, demeurent fidèles à Jésus; non parce qu’ils ont tout compris, mais parce qu’ils croient en lui et lui font confiance:

«Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle… Nous croyons et nous savons que tu es le Saint de Dieu.» (Jn 6, 68-69)

Pour les apôtres, Jésus est le Fils de Dieu: donc ses paroles sont vraies et ce qu’il dit est possible, même si le comment leur échappe. En définitive, croire n’est pas comprendre, mais prendre le risque de s’engager à marcher à la suite du Christ.

Nous devons faire nôtre cet attachement de Pierre et des apôtres à la personne du Christ. Car c’est lui qui nous a mérité le salut, c’est par lui qu’il nous est communiqué:

«Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle.» (Jn 6, 54)

Ces paroles de Jésus vont trouver leur réalisation dans l’Eucharistie, et il apparaîtra alors qu’on peut manger sa chair et boire son sang d’une manière autre que matérielle.

C’est Jésus vivant qui se donne dans l’Eucharistie, tel qu’il était ici-bas, tel qu’il est mort sur la croix et tel qu’il est pour toujours, vivant dans le ciel et ne cessant de donner sa propre vie aux siens.

Comme le dit saint Ignace d’Antioche (P.G. 5, 714) : «L’Eucharistie et la chair du Christ qui a souffert pour nos péchés et que le Père a ressuscité».

Ceci nous appelle à approfondir notre foi en l’Eucharistie, à réfléchir sur ce qu’elle est véritablement. Si des chrétiens négligent l’Eucharistie, ils ignorent ce qu’elle est dans le dessin du Christ et ce qu’elles devraient être pour eux.

En réalité, la messe est le centre de la foi et de la vie chrétienne, parce qu’elle récapitule tout ce que nous croyons: la venue de Dieu dans le monde, la Bonne Nouvelle, proclamé par le Christ et ses apôtres, la mort et la résurrection de Jésus offertes pour la vie du monde, le don du Saint Esprit qui nous rassemble en église dans la foi et l’amour, l’envoi à nos frères et à nos sœurs pour les aimer et les servir comme Jésus les aime.

Ainsi, la présence réelle de notre Seigneur dans l’Eucharistie résume-t-elle tout le mystère du Christ. Elle est par excellence le mystère de la foi, comme le prêtre le rappelle après la consécration.

Jos 24, 1-2a.15-17.18b / Ep 5, 21-32 / Jn 6, 60-69